Pékin, qui estime qu’il n’y a qu’une seule Chine et que Taïwan n’en est qu’une province, demande aux Etats-Unis «d’arrêter d’aller plus loin sur la mauvaise voie».
Les tensions se cristallisent un peu plus entre Pékin et Washington autour de Taïwan. La Chine a menacé, jeudi 7 janvier, dans un communiqué de faire payer aux Etats-Unis «un lourd tribut» si son ambassadrice aux Nations unies (ONU), Kelly Craft, se rendait dans les jours à venir à Taïwan, comme l’a annoncé le département d’Etat.
«La Chine demande instamment aux Etats-Unis d’arrêter leur folle provocation, de cesser de créer de nouvelles difficultés pour les relations sino-américaines et la coopération des deux pays au sein des Nations unies», écrit de la mission chinoise auprès de l’ONU dans un communiqué.
La Chine est «fermement opposée» à cette visite et demande aux Etats-Unis d’«arrêter d’aller plus loin sur la mauvaise voie», ajoute la déclaration chinoise, qui rappelle qu’il n’y a qu’une seule Chine et que Taïwan n’en est qu’une province.
Un discours de Kelly Craft attendu le 14 janvier
Dans un communiqué jeudi soir, la mission américaine auprès de l’ONU a précisé que le voyage de Kelly Craft à Taipei se déroulerait du 13 au 15 janvier. Au cours de sa visite, l’ambassadrice américaine aura des entretiens avec des responsables taïwanais et des membres de la communauté diplomatique, a rapporté la mission.
Elle plaidera en faveur de la présence de Taïwan dans «l’espace international» et prononcera un discours le 14 janvier à l’Institut de la diplomatie et des affaires internationales «sur les contributions impressionnantes [de Taïwan] à la communauté mondiale et l’importance d’une participation significative et élargie de Taïwan aux organisations internationales», précise le communiqué.
Dans une déclaration tôt jeudi, l’agence de presse nationale chinoise Xinhua avait critiqué le projet de visite de l’ambassadrice américaine à l’ONU, jugeant qu’il violait la souveraineté de la Chine.
L’an dernier, malgré l’opposition de Pékin, l’administration sortante de Donald Trump avait déjà envoyé à Taïwan des responsables sur fond de vifs contentieux entre les Etats-Unis et la Chine dans les domaines du commerce, de la sécurité et des droits humains.