Patienter jusqu’à huit heures debout, malgré la chaleur, dans des conditions insoutenables, et avec l’angoisse de repartir les mains vides: bienvenue dans les files d’attente en Algérie, un calvaire aggravé par une pénurie de certains produits alimentaires, comme l’huile.
Les files d’attente, dues aux pénuries provoquées par une gestion économique amateuriste et aux inefficacités du système algérien, font partie du paysage des citoyens depuis des mois. Avec la pandémie de coronavirus, le pays a plongé dans sa pire crise économique, ce qui l’a forcé à réduire drastiquement certaines de ses importations.
À Sidi Bel Abbès par exemple, employés et policiers commencent à organiser une queue agitée, qui s’étend sur plusieurs kilomètres : l’image se répète partout presque chaque jour. L’huile est rare et la tension monte dans la file.
Pour éviter les abus, les autorités en sont au point de scanner la carte d’identité de chaque personne à l’entrée du magasin, afin de le dissuader d’acheter le même produit ici ou ailleurs lors des prochains jours.
Confrontée depuis plusieurs à une chute de ses revenus d’hydrocarbures, l’Algérie a décidé fin 2021 à délaisser son système d’aides qui absorbe des milliards de dollars chaque année, tout en promettant de continuer à soutenir les plus défavorisés. Une bombe à retardement. La suppression de ces subventions qui bénéficient à tous les ménages, indépendamment de leurs revenus au détriment de mesures compensatoires supposées profiter aux couches les plus modestes ne peut qu’engendrer une crise sociale inédite dans un pays très mal géré.