Le site « PERIODISTAS en espanol.com » s’est fait l’écho des inquiétudes de la population de Figuig suite à la décision des autorités d’ériger un mur tout au long de la frontière qui sépare cette ville de l’Algérie.
Depuis plus de 20 ans, avec la fermeture de la frontière entre le Maroc et l’Algérie (frontière commune de plus de 1550 km fermée depuis 1994), la ville de Figuig souffre d’une paralysie économique et sociale aggravée par la surexploitation des sources d’eau et la sécheresse qui sévit, indique le site selon lequel, les autorités marocaines, par mesure de sécurité, érigent depuis le début de février des barrières , des mur et creusent d’énormes tranchées tout au long des frontières qui délimitent la ville .
Selon « PERIODISTAS en espanol », la population locale ne comprend toujours pas la nécessité d’un tel mur qui entour la ville à l’exception du coté nord, l’unique sortie vers la route. Selon eux, il n’y a pas eu d’études préalables de l’impact de cette séparation et les conséquences économiques et sociales sur cette population qui n’a pas été consultée. Cette dernière estime que ces murs font perdre tout point de référence à leur localité, en plus du sentiment de vivre dans un état de conspiration comme si on les soupçonnait de quelque chose.
Les habitants parlent d’une nouvelle forme de guetto géographique et social : « Nous avons le droit de nous rebeller tous ensemble contre cette tentative de violation de notre droit fondamental à la libre circulation sur notre territoire sans lignes de démarcation et de gardes frontière », insistent-ils. Ils considèrent que la construction des murs finira par causer la mort de leur localité et la convertir en une « zone maudite ».
Ils se sont ainsi mobilisés en lançant une pétition depuis le 12 février sur Internet appelant les autorités à faire marche-arrière : ‘ Non au mur de séparation sur notre terre’, qui a déjà recueilli 1895 signatures pour être précis, et leurs page Facebook 238 followers.
Le site fait état d’une manifestation le 16 février dernier de la part des habitants portant un cercueil symbolique sur lequel on pouvait lire « funérailles pour un peuple ». La mobilisation a atteint les immigrés marocains originaires de la zone et résidant en France et en Belgique qui ont , de leur coté, décidé le mercredi 17 février de se rendre dans les consulats marocains pour faire part de leurs protestations.
Le site rappel que le Maroc est entrain de construire un mur ou une barrière d’environ 150 km le long de la frontière avec l’Algérie, à partir de la Méditerranée prés de Saidia, jusqu’à l’intérieur de la localité de Jerada, et compte même illuminer cette « cicatrice frontalière ». L’objectif est « de sécuriser la frontière contre les réseaux terroristes, les trafiquants de drogue, la contrebande et l’émigration clandestine », souligne la même source en précisant que ce mur, dont la construction a démarré en 2014, est équipé de radars, de caméras et de quatre point de contrôles.
Le site fait par ailleurs état de l’échange d’accusations entre l’Algérie et le Maroc avec ce dernier qui reproche aux algériens de recourir à des avions de surveillances et de creuser, depuis 2013, un fossé d’environ 170 km suscitant ainsi une vague de protestations de la part des agriculteurs, comme il accuse les garde-frontières algériens de maltraiter les subsahariens. L’Algérie, quant à elle, accuse le Maroc d’espionnage en profitant de la construction des murs.
La même source rappelle, à cet égard, l’incident le plus grave survenu récemment avec la mort d’une personne causée par les garde-frontières algériens qui ont blessé une autre, et qui, selon les marocains, étaient des voisins de la zone « bombardée par l’Algérie », alors que des sources algériennes soutiennent que les victimes étaient un trafiquant de hachich et ses complices.