L’essai à grande échelle de phase 3 du vaccin développé par Pfizer et BioNTech est en cours, dernière étape avant une demande d’homologation, ont annoncé ces sociétés, lundi.
C’est une nouvelle qui donne de l’espoir face au bilan de la pandémie de Covid-19 qui ne cesse de s’alourdir à travers le monde. Un vaccin développé par Pfizer (Etats-Unis) et BioNTech (Allemagne) est «efficace» à 90 % pour prévenir les infections au Covid-19, selon l’essai à grande échelle de phase 3 en cours, dernière étape avant une demande d’homologation, ont annoncé conjointement ces sociétés, lundi 9 novembre.
Le nouveau président élu des Etats-Unis Joe Biden a immédiatement salué un signe d’«espoir», tout en prévenant que la «bataille» était encore loin d’être gagnée.
La pandémie a fait au moins plus de 1,2 million de morts dans le monde depuis que le bureau de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en Chine a fait état de l’apparition de la maladie fin décembre, selon un bilan établi par l’Agence France-Presse (AFP) à partir de sources officielles, lundi. Plus de 50,3 millions de cas d’infection ont été officiellement diagnostiqués depuis le début de l’épidémie, dont au moins 32,7 millions sont aujourd’hui considérés comme guéris.
Pfizer annonce que son candidat-vaccin est «efficace à 90 %»
«Plus de huit mois après le début de la pire pandémie en plus d’un siècle, nous pensons que cette étape représente un pas en avant significatif pour le monde dans notre bataille contre le Covid-19», a déclaré le président-directeur général de Pfizer, Albert Bourla, dans un communiqué. «Le premier ensemble de résultats de notre essai de vaccin Covid-19 de phase 3 fournit la preuve initiale de la capacité de notre vaccin à prévenir le Covid-19», ajoute-t-il.
Sur la base de projections, les entreprises ont déclaré qu’elles prévoyaient de fournir jusqu’à 50 millions de doses de vaccins dans le monde en 2020 et jusqu’à 1,3 milliard de doses en 2021. Dans une grande partie du monde, les taux d’infections au Covid-19 atteignent des niveaux records, les unités de soins intensifs des hôpitaux se remplissent et le nombre de morts ne cesse d’augmenter.
L’OMS appelle à «ne pas fermer les yeux»
Le directeur général de l’OMS a appelé lundi la communauté internationale à «ne pas fermer les yeux» et à retrouver «le sens du bien commun» face à la pandémie. «Nous ne pouvons pas négocier avec le Covid-19, ni fermer les yeux et espérer qu’il disparaisse», a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus dans son discours d’ouverture de l’assemblée générale annuelle de l’OMS qui se tient virtuellement cette semaine.
La communauté internationale doit retrouver «d’urgence le sens du bien commun », a martelé le directeur général, lui-même en quarantaine pour avoir été en contact avec une personne testée positive.
En Europe, de nouvelles restrictions
Comme partout ailleurs en Europe, les contaminations enregistrent une hausse inquiétante au Portugal : depuis début octobre, leur nombre quotidien est passé de 2 000 à 6 000. A partir de lundi, un couvre-feu nocturne, qui débutera dès 13 heures durant le week-end, y entre en vigueur. Il s’applique dans les 121 communes soumises déjà depuis mercredi à un «devoir civique de confinement à domicile» et où vivent environ 70 % des Portugais.
Un couvre-feu nocturne, le port obligatoire du masque en extérieur et l’interdiction des fêtes publiques et privées entrent également en vigueur lundi en Roumanie, qui approche le seuil des 10 000 nouveaux cas par jour.
«Les mesures adoptées jusqu’ici ne suffisent plus, des mesures supplémentaires sont nécessaires», a déclaré le président roumain, Klaus Iohannis, alors que les hôpitaux du pays sont au bord de l’asphyxie.
En Hongrie, les rassemblements vont être interdits, les restaurants fermés, les événements culturels et de loisirs annulés et le couvre-feu étendu de 20 heures à 5 heures, a déclaré M. Orban, jusqu’ici réticent à durcir les mesures. Ces restrictions, qui doivent encore être approuvées par le Parlement, sont mises en place pour une durée de trente jours minimum.
En Suisse, l’armée a mobilisé dimanche des réservistes pour tenter de faire face à la deuxième vague dans les hôpitaux. «C’est un nouvel effort qui vous est demandé», a lancé le lieutenant-colonel suisse Raul Barca, face à une centaine de soldats, tous masqués, devant le hangar de la place d’armes de Moudon, dans le canton de Vaud (ouest).
La Grèce a, quant à elle, introduit samedi un deuxième confinement, marchant dans les pas de la France, l’Angleterre, l’Irlande et d’une partie de l’Italie. Pour chaque sortie, les Grecs doivent obtenir un feu vert des autorités, par SMS. Des barrages routiers vérifient les permis spéciaux nécessaires pour se déplacer. Les collégiens et lycéens grecs, qui doivent rester chez eux, ont suivi lundi leurs premiers cours en ligne malgré des difficultés de connection Internet.
Situation hors de contrôle en Italie, selon des médecins
La situation épidémique en Italie est hors de contrôle ont jugé des médecins qui demandent au gouvernement un «confinement total» pour endiguer la deuxième vague. Quatre régions ont été placées en zone rouge par le gouvernement et une cinquième a décidé de s’autoconfiner dimanche soir.
Pour la Fédération nationale des ordres de médecins, ces mesures gouvernementales sont insuffisantes et son président Filippo Anelli exige «un confinement total dans tout le pays». L’Italie, premier pays d’Europe touché en février par l’épidémie, a enregistré au total 41 000 morts pour plus de 935 000 cas.
Cellule de crise à Washington
Aux Etats-Unis, dans son premier discours après l’annonce de sa victoire à la présidentielle, Joe Biden a annoncé, samedi soir, qu’une cellule de crise, composée de scientifiques et d’experts, sera chargée dès lundi de bâtir un «plan qui entrera en vigueur dès le 20 janvier 2021», jour de son investiture. M. Biden prend ainsi le contre-pied de son rival Donald Trump, qui a toujours minimisé la pandémie.
Les Etats-Unis font face à des records de nouvelles contaminations ces derniers jours, avec un bilan total de 237 584 morts pour plus de 9,9 millions de cas recensés.
Inquiétudes en Russie et en Inde
La Russie a, elle, enregistré lundi un nouveau record de contaminations quotidiennes avec près de 22 000 cas, Moscou dépassant notamment pour la première fois le pic du mois de mai. Les autorités russes ont, cependant, jusqu’ici exclu tout nouveau confinement d’ampleur.
En Inde, la saison redoutée de la pollution risque cette fois de décupler les effets du coronavirus, selon des pneumologues de New Delhi. Pour cette raison, le tribunal indien chargé de l’environnement a ordonné lundi l’interdiction des pétards et feux d’artifice durant la fête de Diwali dans les villes à l’air pollué.