Le président élu des Philippines, Rodrigo Duterte, a jugé légitime d’assassiner les journalistes corrompus, estimant qu’il s’agissait d’un appel au meurtre.
Mardi, il a en effet jugé que les meurtres de journalistes coupables de corruption pouvaient se justifier.
« Ce n’est pas parce que vous êtes journaliste que vous êtes exempté d’assassinat, si vous êtes un fils de pute », a-t-il déclaré comme on lui demandait ce qu’il comptait faire face aux meurtres de journalistes, après l’assassinat d’un reporter à Manille la semaine dernière.
L’Union nationale des journalistes des Philippines s’est dite «consternée». Elle a reconnu l’existence de problèmes de corruption parmi les médias de l’archipel mais qui ne peuvent justifier le meurtre.
Mardi soir, en annonçant la composition de son gouvernement, le président élu a laissé entendre que ces victimes étaient en majorité partiellement responsables de ce qui leur était arrivé.
«La plupart de ceux qui ont été tués, pour être franc, ont fait quelque chose. Si on ne fait rien de mal, on n’est pas tué», a dit M. Duterte, qui prend ses fonctions le 30 juin.
À noter que les Philippines sont l’un des pays les plus dangereux au monde pour les journalistes. Depuis la fin de la dictature de Ferdinand Marcos il y a 30 ans, et l’avènement d’une démocratie chaotique, minée par la corruption, 176 journalistes ont été assassinés.