Pour contenir son érosion qui ne cesse de s’accroître dans les quartiers populaires, le PJD, naguère autoproclamé l’apôtre de la saine gestion du financement public, éprouve de sérieuses difficultés pour capitaliser des voix dans les régions du sud du pays, et, pour séduire son électorat, il multiplie les infractions aux règles de transparence.
Confronté à ses échecs en matière de gestion publique, le PJD cherche à conforter la position de ses structures de représentation régionales dans des secteurs négligés jusqu’à récemment, pour reconquérir de l’électorat. Faute d’un discours audible, le parti islamiste, qui sature le paysage associatif marocain, s’empêtre dans une logique d’instrumentalisation des associations désormais outils de ses politiques, pour servir ses ambitions.
Dans le cadre du déploiement pernicieux des deniers publics à des fins électorales, le nouveau programme du soutien social initie par le gouvernement au profit des personnes aux besoins spécifiques, Fatiha Choubani, député du Parti justice et développement (PJD, islamiste), connue pour son activisme associatif, sœur d’El Habib Choubani, président du Conseil de la région de Drâa-Tafilalet, a intensifié ses contacts pour identifier des associations s’activant dans ledit domaine, en vue de les fédérer dans un cadre associatif sous la bannière du PJD au niveau de la région de Drâa-Tafilalet, une des zones les plus touchées par les inégalités territoriales.
Elle a, dans ce cadre, instruit ses compères Lahcen Boutenfite (membre de l’association «Réseau des femmes de l’Atlas», affiliée au Mouvement de l’unicité et de la réforme, MUR, à Errachidia) et son épouse Saida Boutahar (présidente de cette association), Moulay Lhassane Mrani (secrétaire du bureau local du PJD à Boudnib) et Lahcen Ben Zaid (militant du PJD, secrétaire- adjoint de l’association «Ait lahcen Ouali pour le développement et la solidarité» à Tinghir, noyautée par ce parti) pour organiser des rencontres de coordination avec les acteurs associatifs évoluant à Boudnib, Erfoud, et Tinghir, en vue de les édifier sur la nouvelle loi-cadre du gouvernement relative au soutien des personnes aux besoins spécifiques et d’élaborer une plate-forme qui regroupera lesdites associations.
L’objectif de Fatiha Choubani est d’exploiter à des fins électorales les subventions publiques accordées par le gouvernement aux personnes aux besoins spécifiques, à même de gagner la sympathie de cette frange sociale. Des pratique malsaines qui poussent à interroger les politiques publiques à l’aune du domaine électoral et inversement.