Selon un rapport publié dans la revue Current Biology et présenté lors du congrès de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), qui s’est tenu la semaine dernière à Honolulu (Etats-Unis): En vingt ans, 10 % des écosystèmes sauvages de la planète ont disparu.
«Les espaces sauvages, qui sont importants pour la planète, sont complètement ignorés dans les politiques environnementales » déplore James Watson, de l’université de Queensland (Australie) et membre de la Wildlife Conservation Society à New York (Etats-Unis).
Pour que les politiques environnementales actuelles se concentrent sur la disparition à grande échelle d’écosystèmes entiers, les scientifiques ont cartographié et répertorié les étendues sauvages autour du globe. Ils définissent l’état sauvage comme des zones biologiquement et écologiquement intactes, sans perturbations humaines notables.
C’est en comparant cette carte à celle précédemment établie selon les mêmes méthodes, au début des années 1990, que les scientifiques ont constaté que 3,3 millions de km², soit près d’un dixième des étendues sauvages, avait disparu depuis environ vingt ans.
Ces pertes se sont surtout produites en Amérique du Sud, avec une réduction de 30 % des étendues de nature vierge, ainsi qu’en Afrique où le recul a atteint 14 %. « L’ampleur des pertes (…) est stupéfiante », juge Oscar Venter, professeur à l’Université de Colombie Britannique du nord et l’un des co-auteurs du rapport.