Une potentielle augmentation de la TIC (taxe inférieure de la consommation) de la bière et du vin envisagée par le gouvernement dans le Projet de Loi de Finances de l’année budgétaire 2020 (PLF-2020) irrite les Conseillers. D’après eux, l’augmentation des taxes sur l’alcool aura des répercussions négatives par la suite sur le tourisme et sur la commercialisation des boissons alcoolisées.
Malgré son adoption par la Chambre des représentants, le PLF-2020 ne fait pas l’unanimité à la deuxième Chambre du parlement. D’après eux, une potentielle augmentation des taxes sur l’alcool aura un impact négatif sur la commercialisation des boissons alcoolisées. C’est Touria Lahrach, Conseillère au groupe de la Confédération démocratique du travail (CDT), qui monte au créneau en soutenant que très nombreux sont les Marocains qui consomment de l’alcool. Ainsi, « l’augmentation de la taxe sur les boissons alcoolisées encouragera, de fait, le commerce illégal de ces boissons ».
En outre, Touria Lahrach a exhorté le ministre de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’administration à « revoir l’augmentation de la taxe sur les boissons alcoolisées ». D’ailleurs, le ministre en question lui a répondu en indiquant que « le PLF-2020 ne prévoit pas d’augmentation sur les boissons alcoolisées ». Puisqu’il en est ainsi d’où vient cette polémique au Parlement ?
Selon le PLF 2020, l’Exécutif prévoit d’encaisser quelque 878 millions de dirhams sur les redevances applicables à la consommation de bière en 2020 après avoir encaissé, au cours de 2019, quelque 678 millions de dirhams de recettes fiscales sur l’alcool, soit une augmentation de 200 millions de dirhams de recettes fiscales. Les Conseillers pensent donc que cette augmentation ne peut être perçue que si la TIC de la bière et du vin augmente. Cependant, il se pourrait qu’une augmentation de vente des boissons alcoolisées au Maroc en soit également la cause, d’autant qu’aucune disposition du PLF ne fait allusion à une augmentation de taxes sur l’alcool.
Rappelons que la Chambre des représentants a adopté, le 14 novembre au soir, le Projet de Loi de Finances au titre de l’exercice 2020, après examen en première lecture au niveau des commissions parlementaires permanentes et des séances plénières. La commission des finances et du développement économique ainsi que les autres commissions parlementaires permanentes ont tenu plus de 60 réunions, soit 273 heures de travail, pour débattre du PLF 2020. Aujourd’hui, c’est au tour de la Chambre des conseillers d’examiner ce texte et de proposer des amendements avant de le valider.