Il s’agit, pour le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) des Nations unies, des conséquences de la «violence incessante» provoquées par la présence de groupes djihadistes dans la région.
Conséquences de la «violence incessante» provoquées par la présence de groupes djihadistes, de bandes criminelles et d’affrontements communautaires dans la région du Sahel, qui englobe le Burkina Faso, le Tchad, le Mali et le Niger, plus de deux millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur de leur propre pays, rapporte, vendredi 22 janvier, le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) des Nations unies.
Les déplacements internes de population «ont quadruplé en deux ans seulement, puisqu’il y avait 490 000 personnes “déplacées internes” au début de 2019», note le HCR, qui parle d’un «triste record».
L’agence de l’ONU demande aux Etats :
«[D’]agir maintenant pour aider les pays du Sahel à lutter contre les causes profondes de ce déplacement forcé, pour stimuler le développement stratégique et durable ainsi que pour renforcer les institutions, telles que les écoles et les hôpitaux, dont beaucoup ont fermé en raison de la violence persistante.»
Le Sahel abrite certains des pays parmi les moins développés au monde, et les communautés qui accueillent des déplacés «ont atteint un point de rupture», alors que la réponse humanitaire est, elle, «dangereusement débordée», a averti le HCR.
La plupart des nouveaux déplacés sont au Burkina Faso
Le Sahel accueille plus de 850 000 réfugiés, principalement originaires du Mali, mais plus de la moitié des hommes, femmes et enfants récemment déplacés sont des Burkinabés. Dans le pays, les attaques djihadistes, qui ciblent régulièrement des églises et des religieux, ont fait près de 1 200 morts depuis 2015. Vendredi, un prêtre porté disparu depuis mardi a été retrouvé mort dans une forêt du sud-ouest où sévissent des djihadistes. Un autre incident, l’explosion d’un engin du côté malien de la frontière, a tué trois soldats maliens.
Depuis le 31 décembre, une série d’attaques armées contre la ville de Koumbri et des villages voisins, dans le nord du pays, ont entraîner le déplacement de plus de 11 000 personnes, essentiellement des femmes et des enfants.
Contre les groupes djihadistes à l’influence grandissante, Ouagadougou est engagé avec ses partenaires, régionaux (Mali, Niger, Mauritanie, Tchad) et internationaux (France). Ils doivent ensemble réévaluer leur engagement lors d’un sommet à N’Djamena, au Niger, en février, durant lequel un point doit également être fait sur le devenir de l’opération française «Barkhane».