‘’L’Afrique économique en marche’’, est l’intitulé de l’étude économique réalisée par Jean-Claude Masangu Mulongo, président de l’Association des Banques centrales africaines, qui livre une vision très optimiste sur l’Afrique fondée sur l’émergence d’une nouvelle ère économique africaine marquée par la diversification des partenaires extérieurs.
L’étude est le témoignage d’un fin connaisseur du système économique et monétaire d’Afrique.
Ancien gouverneur de la banque centrale de la République démocratique du Congo (RDC) et créateur du Franc congolais, Jean-Claude Masangu livre dans son étude de 10 chapitres, dont un consacré à l’économie maghrébine et marocaine, un message optimiste sur la situation africaine, son bilan et ses perspectives, ponctué de conseils vitaux pour le continent. Il affirme détenir plusieurs raisons qui poussent à pour croire au progrès de l’Afrique, parmi lesquels la croissance. Sur ce point, l’Afrique affiche des performances remarquables, avec un taux de croissance annuel de 4,5 à 5,5 depuis 10 ans. Elle a considérablement augmenté le niveau des investissements directs étrangers. Plus de vingt pays ont récemment atteint le point d’achèvement de remboursement de leur dette extérieure, ce qui leur permet de libérer des lignes budgétaires pour les allouer à des investissements en faveur de l’éducation et de la santé. Cela permet, explique-t-il, d’aborder les prochaines années dans de bonnes conditions.
L’auteur s’attarde longuement sur les infrastructures sans lesquelles il ne peut y avoir de développement durable. Dans la majorité des pays africains, soutient-il dans son étude, il y a actuellement un foisonnement des infrastructures dans les domaines de l’énergie, des routes, des Nouvelles technologies de l’information et de la communication. Ces infrastructures contribuent à améliorer la compétitivité du continent et constituent, par conséquent, un autre motif de croire au progrès de l’Afrique.
Plaidant pour la création future d’une Banque centrale africaine censée renforcer l’intégration économique continentale, l’auteur va jusqu’à soutenir la possibilité pour l’Afrique de réaliser, dans les deux décennies qui viennent, l’autosuffisance alimentaire grâce à son agriculture. Pour ce faire, il préconise la prise en compte des grands ensembles régionaux, et l’investissement sur toute la chaîne agricole : de la production à la transformation en passant par le stockage, la conservation et la distribution.
Selon Masangu, l’Afrique doit d’abord réfléchir à s’affirmer moins dépendante des matières premières qu’il produit. Il faut diversifier l’économie et travailler davantage en partenariat sur des projets intégrateurs avec d’autres régions et pays.
Evoquant La croissance économique dans la région de l’Afrique du Nord, il a souligné que des pays comme l’Algérie et la Libye connaissent un ralentissement provoqué par une baisse de production de pétrole, ainsi que l’Egypte, où les revenus du tourisme, du canal de Suez et de certaines autres exportations diminuent également. Le profil de production et d’exportation du Maroc et de la Tunisie les rendent moins vulnérables à un tassement de la demande liée à la crise mondiale mais, là aussi, l’économie a tourné un peu au ralenti.