Les pauvres au Maroc n’ont qu’à prendre leur mal en patience et attendre. L’argent économisé sur la Caisse de compensation- cette boite à pandores qu’a osé ouvrir Abdelilah Benkirane- n’ira pas dans leurs poches. Ce n’est pas parce que Si Benkirane ne le veuille pas, mais c’est tout simplement à cause de ces « msamirs el mida» (clous de table) qui l’empêchent d’effectuer le virement aux « comptes » des déshérités.
Ces « clous de table » ne sont autres que ces fameux « tamasihs et afarites » (crocodiles et diables) que notre chef du Gouvernement, plus populiste que le vénézuélien Maduro, nous sort à chaque fois qu’il déclare forfait. Et c’est ce qu’il a fait, encore une fois, en s’adressant cette fois-ci à la jeunesse de son parti le weekend dernier à Kenitra, comme le rapporte mardi le quotidien Akhbar Al Yaoum.
A l’en croire, ces « msamirs el mida » ne voudraient pas qu’il procède à une redistribution de l’argent, ainsi économisé, entre les pauvres par crainte qu’il (Benkirane) s’éternise au pouvoir, car proche du petit peuple, le plus grand réservoir de voix dans ce pays.
Selon Si Benkirane qui, il faut le reconnaître, excelle dans l’art d’amuser la galerie, ces « clous de table» voudraient bien le voir partir afin qu’ils se partagent le pactole. Ces paroles bien évidemment n’engagent que lui, comme celles réservées, comme à l’accoutumée, à ses ennemis jurés du PAM. « Cette honte et cette malédiction» dont se doivent de se débarrasser, selon lui, les électeurs dans les zones rurales et les campagnes là ou le parti du tracteur a ratissé large durant le scrutin de 2015. Il conseille ainsi à ces électeurs de bien se « laver» les mains et le corps « avec du savon et de l’eau de javel » pour se débarrasser de cette saleté.
Quant au patronat, Benkirane, qui s’était éclipsé pendant un certain temps de pareils meetings populaires, conseille aux hommes d’affaires et aux riches « nos enfants » de payer leurs impôts et de bien traiter leurs employés pour éviter toute crainte d’instabilité ou d’un scénario catastrophe qui les obligerait à tenir prêtes leurs valises et partir à l’étranger au cas où…
De tels arguments, ressemblent étrangement aux propos du dirigeant populiste vénézuélien Nicholas Maduro, qui ne rate aucune occasion pour brandir le spectre d’une catastrophe au cas où il serait obligé de quitter le pouvoir comme l’exige plus de la moitié de la population.
Alors Benkirane serait-il en train de copier Maduro en caressant dans le sens du poil ces pauvres auxquels il avait promis de reverser l’argent économisé sur la fameuse Caisse de compensation?