Aziz Akhannouch, le « premier poissonnier » du Maroc a de quoi être fier. Et pour cause, la production halieutique nationale est passée de 950 mille tonnes en 2011 à 1,46 million de tonnes en 2016, soit 88% de l’objectif fixé par la stratégie Halieutis à l’horizon 2020.
Ces chiffres ont de quoi donner le tournis à la majorité des marocains qui découvrent ainsi que leur pays dispose d’une telle quantité de cette denrée devenue au fil des temps, inaccessible.
Akhannouch, dans son rôle de ministre de l’Agriculture et de la Pêche maritime, dans le gouvernement chargé d’expédier les affaires en attendant la nouvelle équipe gouvernementale qui se fait désirer, avait de quoi afficher le sourire en révélant ces chiffres à la veille de l’ouverture de la 4eme édition du salon de la pèche. Un salon qui permet au moins aux pauvres marocains que nous sommes de voir de près à quoi ressemble cette créature destinée à une classe privilégiée du Maroc, dont Akhannouch fait partie, eu égard à son prix plus que jamais inabordable.
S’agissant des revenus générés par cette production, Akhannouch a indiqué qu’ils ont atteint 11,5 milliards de dirhams en 2016, enregistrant une hausse annuelle de 10% durant la période 2010-2016.
Le ministre a également précisé que les exportations ont généré 19,4 milliards de dirhams en 2015, soit 48% des revenus générés par les exportations agro-alimentaires et 65% de l’objectif fixé par la stratégie Halieutis à l’horizon 2020.
Ces exploits économiques ont eu un impact positif sur le volet social grâce à la création de 129 mille emplois à la mer (2015) et 89 mille emplois à la terre (2016), a-t-il dit. Mais ces exploits ont également un impact négatif permanent sur le droit constitutionnel des marocains à disposer de leur poisson, leur droit à en consommer les premiers et à des prix abordables. Un rêve irréalisable au vu de la tendance à la hausse des prix du poisson, même des sardines considérées comme le poisson des pauvres.
Pour se consoler, les citoyens marocains sont invités à se rendre au salon de la pèche à Agadir pour au moins se souvenir à quoi ressemble un poisson. Quant aux chiffrés révélés par Akhannouch….