Depuis mercredi dernier, la polémique autour de la gestion du Fonds pour le développement rural ne fait que s’enfler.
Après le concerné, le ministre de l’agriculture, Aziz Akhannouch, ordonnateur de fait de ce fonds doté de 55.8 milliards de Dirhams destiné aux populations de 24.000 douars, c’est au tour du ministre de l’économie et des finances Mohammed Boussaid de monter au créneau.
Bousaid, technocrate tout comme son homologue de l’agriculture Akhannouch a, lors d’une conférence de presse vendredi à Rabat consacrée aux grandes lignes du PLF 2016, jeté un pavé dans la mare en affirmant que le chef du Gouvernement Abdelilah Benkirane était bel et bien au courant du fait que l’ordonnateur de ce fonds n’est autre que Akhannouch comme le prévoit le texte législatif.
‘’Si quelqu’un me dit que le chef du gouvernement n’était pas au courant, c’est qu’il me prend pour un naïf », aurait dit M. Bousaid avant d’enfoncer le clou : « Nous consultons le chef du gouvernement à chaque fois ».
Plus clair que l’argentier du pays, tu meurs
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Benkirane, dont le silence assourdissant commence à inquiéter l’opinion publique, voire même ses partenaires au sein de la majorité, vient d’ouvrir un énième front, à une année de la fin de son mandat.
Déjà fragilisé par l’histoire des coalitions suite au scrutin régional et communal du 4 septembre dernier, et les querelles avec certaines formations de sa majorité qu’il tente difficilement de dissimuler, le voilà à présent se mettre sur le dos deux grosses pointures de son actuelle équipe de par leur statut de technocrates qui fait d’eux des personnalités presque intouchables.
La sortie fracassante de Boussaid contre son chef ne fera que rajouter de l’huile sur le feu qui commence à se propager dans la Maison Benkirane dont le silence, du moins jusqu’à présent, est nuisible aussi bien pour sa propre personne que pour son parti et les autres formations politiques qui constituent la majorité.
Ce qui serait sain et judicieux, c’est que Benkirane, cesse de jouer au pyromane pour ensuite se transformer en pompier, et sorte de son silence pour s’exprimer, pour ne pas dire s’expliquer, car il y va de sa crédibilité de chef de gouvernement avec tout ce que la Constitution lui accorde comme prérogatives.
L’opinion publique le réclame haut et fort.






