Les autorités algériennes ont décidé, début août, la réouverture progressive des mosquées fermés depuis près de cinq mois à cause de la pandémie liée au coronavirus. Une vidéo d’une vingtaine de secondes, diffusée sur les réseaux sociaux, montrant des policiers assénant de violents coups à un imam, enflamme l’Algérie.
En Algérie, des images de l’arrestation d’un imam qui a conduit la prière du vendredi, malgré l’interdiction imposée par les autorités en raison de de l’épidémie du coronavirus, a suscité une large polémique sur les réseaux sociaux.
La polémique augmente face à la répression des libertés publiques par les forces de l’ordre. Plusieurs vidéos montrant une intervention policière violente face à l’imam ont émergé au cours de ces dernières heures. Après une fermeture de près de cinq mois, les autorités algériennes ont «programmé une réouverture graduelle des lieux de culte». Cette réouverture a été limitée, dans une première phase, aux grandes mosquées d’au moins mille places afin de permettre la distanciation physique nécessaire, «avec comme impératif le port du masque par tous» avait déclaré le gouvernement algérien après une réunion du haut conseil de sécurité consacrée à l’évaluation de la situation sanitaire.
En semaine, les cinq prières quotidiennes ont lieu dans les mosquées, y compris la prière de midi, à l’exception de la prière collective du vendredi, pour éviter que des foules de fidèles n’entrent en contact les uns avec les autres. L’Algérie a observé une nette recrudescence des contaminations, même si les cas enregistrés quotidiennement ont tendance à baisser. Près de 48 007 cas de Covid-19 ont été officiellement déclarés sur le sol algérien depuis l’enregistrement du premier cas, le 25 février, selon le dernier bilan du ministère de la santé. Plus de 1 600 morts ont été recensées, ce qui fait de l’Algérie un des pays les plus touchés en Afrique.
Un imam de Bejaia a décidé de tenir la prière du vendredi devant la mosquée, selon des vidéos diffusées sur les plates-formes sociales. Alors que les commentateurs ont soutenu l’arrestation par la police de l’imam, qui à leur avis était « hors de la loi », d’autres ont critiqué la méthode déployée.
La vidéo montre que deux policiers se sont approchés de l’imam alors qu’il se prosternait et ont essayé à plusieurs reprises de le tenir par les mains pour le soulever jusqu’à ce qu’il se lève et soit arrêté.
C’est un nouvel exemple de violences policières, ont affirmé d’autres. D’autres vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ont montré une intervention musclée de la part des forces de l’ordre sur l’imam.
Il est à noter que la police a dispersé les fidèles qui priaient derrière l’imam, au milieu des cris de jeunes hommes que « c’est une injustice dans un pays musulman ». Dès le déclenchement de la crise sanitaire, les autorités ont interdit les regroupements et suspendu tous les moyens de transport en commun publics et privés à l’intérieur des villes et entre les provinces, ainsi que le trafic ferroviaire. Les autorités ont également annoncé la fermeture des établissements scolaires et universitaires, des stades et des mosquées ainsi que de nombreux commerces, comme les cafés et les restaurants et les salles des fêtes.






