Dans une situation politique normale en démocratie, même en construction, Il y a une majorité qui gouverne, une opposition qui s’oppose, parfois en termes idéologiques, mais surtout autour de politiques publiques.
Nous avons vécu, sous l’ére Benkirane, l’oeuvre d’un fossoyeur de la démocratie. Il a refusé tout débat autour de ses choix et préféré mettre en avant un combat contre un obscur Makhzen qui l’aurait empêché de réformer, alors qu’il n’a rien proposé, sauf l’âge de la retraite et le démantèlement de la caisse de compensation, ajoutant de la misère la où il y en avait trop. Ni sur l’éducation, ni sur la santé publique, ni sur la protection des plus faibles, il n’a fourni la moindre idée. Il essaye toujours de s’en tirer à bon compte en jouant le « Tahakkoum » contre la volonté du peuple.
Mais on ne peut pas tout lui mettre sur le dos, les dix mois du blocage ont abouti à une incongruité démocratique. Le gouvernement El Othmani dispose arithmétiquement d’une majorité très large, trop large, presque incohérente. Elle est surtout inaudible parce qu’elle n’a pas de projet. C’est un gouvernement de chefs de services, qui s’est fait tancer par le chef de l’Etat, ce qui ne renforce pas sa crédibilité. L’opposition est constituée du parti authenticité et modernité et de l’istiqlal, elle n’est pas inaudible elle est ridicule.
Le PAM est en pleine crise existentielle, né pour conquérir le pouvoir, il a échoué malgré les moyens à sa disposition. Ilyas Omari nous joue le « retenez moi je vais partir ». La justice, malgré ses défauts, poursuit un certain nombre de ses élus. Ce parti est de toute évidence un élément important de la crise et non la solution.
L’istiqlal parti historique est obnubilé par l’éviction de Chabat, et l’arrivée du petit fils de Allal El Fassi, Nizar Baraka. Cela ne fait pas un projet sociétal.
Dans ces conditions le désintérêt des marocains pour la politique est d’une normalité aveuglante. Si ni la majorité ni l’opposition ne font de la politique, pourquoi s’y intéresser?
C’est un danger pour la démocratie, parce que les instances électives perdent toute crédibilité. Nous sommes en train de revenir aux années 70 où entre le palais et la rue il n’y avait rien. Ce n’est pas une bonne nouvelle.






