Le Conseil de Bank Al-Maghrib a décidé, le 22 septembre, de maintenir le taux directeur inchangé à 1,5%. « Une décision qui paraît en cohérence avec la tendance des politiques monétaires des Banques centrales à l’international », comme le souligne un sondage d’Attijari Global Research (AGR) mené auprès des institutionnels locaux en août dernier.
Dans une note récente abordant les décisions prises par la Banque centrale lors de la troisième session trimestrielle de l’année de son conseil, AGR note « une absence de pressions inflationnistes à horizon 2021 ». Ce qui laisse à BAM « une marge de manœuvre pour pouvoir assouplir davantage sa politique monétaire », si besoin est.
Interpellé sur la question de la planche à billets et de la libéralisation des échanges, le gouverneur de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, a réitéré le risque d’une telle démarche sur les réserves en devises. AGR est du même avis du premier banquier du Royaume étant donné qu’il s’agit d’un scénario peu crédible pour le cas du Maroc compte tenu de ses risques inflationnistes qui peuvent lourdement impacter les réserves de change et la balance des paiements. Pour ce centre de recherche, « le recours aux instruments monétaires non conventionnels à plus long terme, à l’instar des pensions livrées et des prêts garantis, sont de nature à alléger les pressions croissantes sur la liquidité du système financier marocain ».
Par ailleurs, AGR observe une dégradation significative du coût du risque du secteur bancaire dans un contexte économique de plus en plus difficile et relève également un consensus des principales institutions locales quant aux prévisions de croissance de l’économie marocaine. « Le scénario central qui en découle table sur une contraction plus prononcée de l’économie en 2020, suivie d’un relatif rebond en 2021. Il reste cependant entouré d’un degré exceptionnellement élevé d’incertitudes liées notamment à l’évolution de la pandémie et à ses conséquences aussi bien au niveau national qu’international », peut-on lire dans le communiqué de BAM à l’issue de son conseil qui a tenu le 22 septembre à Rabat sa troisième session trimestrielle de l’année. L’économie nationale devrait ainsi connaître une contraction de 6,3% avec des reculs de 5,3% de la valeur ajoutée agricole et de 6,3% de celle des secteurs non agricoles. En 2021, le PIB rebondirait de 4,7%, porté par une hausse de 12,6% de la valeur ajoutée agricole, sous l’hypothèse d’une récolte céréalière de 75 millions de quintaux, et par une amélioration de 3,7% de la valeur ajoutée non agricole.






