Les signes de la fin de la crise diplomatique avec le Maroc sont déjà sans équivoque. Un premier aperçu que le climat était en train de s’apaiser était la volonté de Rabat d’accueillir à nouveau les centaines de mineurs qui se sont afflués vers Sebta mi-mai, écrit El País
L’important discours du roi Mohammed VI, vendredi, a pleinement entériné cette impression. «L’annonce du roi qu’une nouvelle étape de collaboration avec l’Espagne s’ouvre a été immédiatement accueillie par des déclarations amicales du président Pedro Sánchez. Le dernier geste de réconciliation, le retour à Madrid de l’ambassadrice marocaine rappelée il y a trois mois, et qui est présumé imminent» écrit le site El País.
«L’Espagne, à son tour, avait besoin de renouer des liens avec un voisin essentiel pour contrôler l’immigration. Tout semblait n’être qu’une question de temps, et l’arrivée au ministère des Affaires étrangères à Madrid d’une nouvelle équipe, inconsciente du peu d’habileté diplomatique avec laquelle leurs prédécesseurs avaient traité le dossier du leader du Polisario, a permis de dégager la voie. Le nouveau ministre, José Manuel Albares, a connu le succès en peu de temps» rapporte El País.
Lors de son allocution, le roi Mohammed VI a proclamé sa volonté «d’établir un lien aussi solide que celui qu’il entretient avec la France». «La situation géographique de l’Espagne et la politique européenne d’immigration – ou plutôt son absence – font du Maroc un allié indispensable dans le contrôle des frontières. C’est une collaboration essentielle» rappelle la même source.
«La coexistence avec le Maroc sera toujours aussi problématique que nécessaire, l’important est que le dialogue ne soit jamais rompu. Le gouvernement a surmonté une grande pierre d’achoppement. Cela dépendra désormais de sa capacité à maintenir la relation ouverte en affichant de la transparence sur des questions telles que Sebta et Melilla, le Sahara ou l’immigration».