Les 29 membres de l’Otan se sont efforcés mercredi d’afficher leur unité, lors du sommet du 70ème anniversaire d’une l’Alliance confrontée aux divergences exposées au grand jour entre les dirigeants américain, français et turc.
Trente ans après la chute du mur de Berlin, l’organisation héritée de la Guerre froide se trouve confrontée à des défis considérables entre la militarisation de l’espace, le retour en force de la Russie sur la scène internationale et la montée en puissance de la Chine comme puissance militaire. « Quelles que soient nos différences, nous continuerons de nous unir autour de notre tâche principale : nous défendre les uns les autres », a lancé le secrétaire général de l’Alliance Jens Stoltenberg en ouvrant la séance de travail du sommet dans un golf à Watford, dans la banlieue de Londres. « Ce n’est pas la première fois que l’Alliance est confrontée à des différences et elle a toujours su les surmonter ». Mais l’ambiance est tendue par de multiples différends et les échanges surpris par les caméras mardi soir montrant Emmanuel Macron, Boris Johnson et Justin Trudeau semblant se moquer de Donald Trump lors d’une réception donnée à Buckingham Palace ne devraient rien arranger.
Mardi, les premières réunions bilatérales ont été dominées par les passes d’armes découlant des déclarations récentes d’Emmanuel Macron jugeant l’Otan en état de « mort cérébrale » et l’appelant à revoir sa stratégie. Le président français « assume totalement » ses propos très critiqués par ses alliés, a-t-il martelé mercredi matin. »Ils ont permis de soulever un débat qui était indispensable », a-t-il insisté. « Je pense que notre responsabilité était de soulever les ambiguïtés qui pouvaient être nuisibles et d’assumer un vrai débat stratégique. » Le président turc Recep Tayyip Erdogan a très mal pris les attaques d’Emmanuel Macron. Il pourrait mercredi refuser d’adopter la déclaration finale, qui doit selon un projet insister sur les « menaces » et « défis » auxquels est confrontée l’organisation et dénoncer « les actions agressives de la Russie » et « le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations ».
« Il est très important que l’Alliance reste unie. Il y a beaucoup, beaucoup plus de choses qui nous unissent que de choses qui nous divisent, et je pense que chaque dirigeant ici est absolument déterminé à reconnaître l’importance vitale de l’Otan pour notre sécurité collective », a lancé le Premier ministre britannique Boris Johnson à son arrivée à Watford. Mais ce message d’unité est mis en péril par la zizanie entre dirigeants de l’Alliance, malgré l’appel de Jens Stoltenberg à resserrer les rangs.