Le prince Moulay Hicham est de nouveau aux prises avec des créanciers qui le menacent de poursuites judiciaires en raison d’une dette impayée à un cabinet d’avocats londonien, pour une valeur de quelque 100 000 livres sterling. Une bagatelle diriez-vous pour le richissime cousin du roi du Maroc qui se balade en hélicoptère en Californie à la recherche de terrains constructibles ou qui finance à coup de millions de dollars des activités subversives à travers sa fondation éponyme sous couvert d’activités intellectuelles.
Cette nouvelle affaire révélée par un journal du Moyen-Orient, région de laquelle il a été chassé à force de vouloir y braconner sans vergogne, faisant valoir son double statut de prince marocain et de parent de la famille royale saoudienne, intervient après qu’il ait été passablement débouté par cette même justice britannique dans le procès en diffamation qui l’avait opposé à Elaph, un journal électronique basé à Londres.
Dans le détail, il s’agit d’une information qui a été transmise à Moulay Hicham par les Thrings Persecutors, agissant au nom du cabinet d’avocats Jag Shaw Baker, l’avertissant de la possibilité de déposer une plainte contre lui, si la dette n’était pas réglée avant le 13 juin courant, avait rapporte l’influent Middle East online.
L’ultimatum ayant expiré après moult relances adressées à l’intéressé, demeurées sans réponse, il ne reste plus que deux options : soit une action en justice en vue de recouvrer la somme impayée par le prince, soit la déclaration de la faillite de l’entité de Moulay Hicham qui n’a pas honoré ses engagements envers ses avocats.
Ces honoraires sont consécutifs au procès que le prince marocain avait perdu contre le même Elaph qu’il accusait d’avoir publié un article prétendument diffamatoire intitulé: « Tout ce qui nuit au Maroc implique toujours Moulay Hicham ». Incontestable sur le fond, un juge de la Haute cour britannique avait jugé que le texte journalistique en question n’était en aucun attentatoire à la personne du prince, étant » suffisamment documenté pour assurer la conviction de ce qu’il avance, tant sur le fond que sur la forme « , avait-il estimé dans son jugement.
Pris de rage, et espérant une victoire à la Pyrrhus devant une juridiction étrangère, Moulay Hicham s’est alors retourné contre sa propre défense, refusant ainsi de s’acquitter des frais engagés dans cette bataille perdue d’avance.
Ses turpitudes financières ne sont pas une nouveauté. Au Maroc, les salons de la capitale Rabat bruissent encore de ses démêlés avec la justice de son propre pays à cause d’un chèque en bois d’une valeur de 2 millions de dirhams (environ 180 000 euros) pour une dette contractée auprès du beau-frère de son épouse.
L’affaire, assez glauque au demeurant, est doublée d’une sombre histoire d’abus de faiblesse d’une personne à l’article de la mort dont les proches ont, par respect à son rang et à la famille régnante du Maroc, préféré tirer un trait sur la dette en s’abstenant de recourir à la procédure du protêt bancaire pour faire valoir leurs droits devant la justice.
Le prince rouge « , piètre homme d’affaires comme s’en amusait son oncle Hassan II, préférant les situations de rente et les coups de Jarnac dans les sphères occultes des transactions illicites, notamment dans la vente d’armes à des milices dans différents conflits, des Balkans au Nigéria où il était pourtant envoyé en mission onusienne pour défendre la paix, a dilapidé sa fortune en finançant des articles de presse dénigrant le roi du Maroc et son entourage.
Il est inénarrable de constater que dans l’une de ses affaires de gros sous en France, le prince avait fait appel à des services de renseignement étrangers pour gagner un contrat d’armement avec l’Arabie saoudite. Inquiète du scandale potentiel que pourrait occasionner l’implication d’un neveu du roi du Maroc dans un trafic d’armes de destruction massives – il s’agissait de missiles fabriqués par Thalès -, la DGSE française avait alerté le palais de Rabat. Le défunt monarque Hassan II avait ordonné l’arrêt des activités mafieuses de son neveu, mais celui-ci avait vite fait d’empocher des commissions indues qui lui ont servi de lancer un projet immobilier dans le nord du Maroc pour lequel il s’était d’ailleurs endetté auprès de la banque CIH sans rembourser son crédit.
Si beaucoup de journalistes qu’il a soutenus financièrement, comme Aboubakr Jamai, Ali Lmrabet, Ahmed Reda Benchemsi, vivent encore à ses basques en contrepartie de quelques représentations passéistes dans des films documentaires ressassant les mêmes vieilles rengaines, le dernier en date façonné par Catherine Graciet, la maîtresse-chanteuse du roi, ayant fait un énorme flop sur France 3, d’autres, comme Houcine Majdoubi son factotum en Espagne ou Maâti Monjib, son fidèle obligé, en ont fait quelques fortunes pécuniaires et immobilières.
D’autres se sont ravisés tardivement et l’ont même dénoncé comme le » Kerviel marocain Ali Amar dans un livre récent qui a mis en lumière tous ses agissements, notamment ses trafics d’armes et contre lequel il a perdu tous ses procès sans verser le moindre sous à ses avocats ou encore l’ancien bidasse des Forces armées royales, Mustapha Adib, recyclé en France dans l’agit-prop qui n’a pas reçu de sa part tout le magot qu’il lui réclamait et qui s’en était ouvert piteusement dans à Jeune Afrique. Un autre journaliste, directeur d’un obscur hebdomadaire de Casablanca, avait récemment rapporté que le prince lui avait même proposé la coquette somme de 50 millions de DH (4,5 millions d’euros). Une fortune appréciable destinée à financer un projet éditorial dirigé encore et toujours contre le roi et les institutions de son propre pays. Pris de panique par une telle offre vénéneuse, le journaliste a préféré décliner l’offre.
N’avait-il pas concocté le même stratagème avec la presse à sensation des années 2000 qui pour faire croire à son auto-bannissement lui avait tressé des lauriers de défenseurs de la démocratie et des opprimés, espérant recevoir en contrepartie quelques millions d’euros sur un compte en Suisse ?
Mais où est donc passé le reste de la fortune de Moulay Hicham le philanthrope des causes perdues et des mercenaires de la plume ? Aujourd’hui criblé de dettes, il dit avoir investi dans l’énergie verte en Asie. Un mensonge supplémentaire sachant que les projets de son entreprise Al Tayyar Energy servaient plutôt de paravent à des sociétés offshores au Liechtenstein pour irriguer son armée de l’ombre.
L’ancien journaliste du Monde, Stephen Smith en sait quelque chose lui qui avait scénarisé de bout en bout son documentaire Whisper of Roar passé inaperçu et dont le prince a payé rubis sur l’ongle le passage dans de grands networks américains où il faisait l’apologie de dictatures sud-américaines comme celle de son ancien ami Hugo Chavez du Venezuela, régime en faillite aujourd’hui sous la conduite du pantin Maduro et ardent suppôt du Polisario à l’ONU. Dépité, Smith a du changer depuis de fusil d’épaule, préférant travailler pour quelques potentats africains dans l’audiovisuel, et pour cause, Moulay Hicham ne l’a jamais payé pour ce film dont il s’est servi pour expliquer pendant les révolutions arabes que le Maroc allait à son tour sombrer dans le chaos à l’image de la Libye et de la Syrie, des régimes qu’il avait toujours évité de critiquer bien sûr.
Abandonné par ses supporters d’antan, fragilisé par son manque de parole à tenir, contredit par l’Histoire, le prince Moulay Hicham est désormais pourchassé par ses créanciers aux quatre coins du monde. Les quelques gazettes qui lui prêtaient leurs plumes lui ont tourné le dos, le laissant seul face à son destin de paria dont l’argent mal acquis n’aura servi qu’à démolir sa propre image.