Près de 2 000 enfants sont contraints de dormir à la rue faute de places d’hébergement d’urgence disponibles ou adaptées, selon le baromètre publié mercredi par la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) et Unicef France qui décrivent une hausse sur un an « alarmante ».
« Les chiffres n’ont jamais été aussi alarmants avec une augmentation du nombre d’enfants sans solution d’hébergement jamais atteint » depuis la mise en place de ce baromètre il y a cinq ans, souligne auprès de l’AFP la représentante de l’agence onusienne dans l’Hexagone, Adeline Hazan.
Dans la nuit du 21 au 22 août, 3 735 personnes en famille ayant composé le 115, le numéro d’appel d’urgence pour les personnes sans abri, n’ont pas pu être hébergées faute de places disponibles ou adaptées.
Parmi elles, 1 990 étaient des enfants, dont 480 âgés de moins de trois ans. Près de 80% de ces 1.990 enfants ont déclaré avoir déjà dormi dans la rue la veille de leur demande, précisent Unicef France et la FAS qui pointent une augmentation sur un an de plus de 20% d’enfants sans solution d’hébergement.
Une situation d’autant plus « préoccupante » que les chiffres sont largement sous-évalués, insistent les deux organisations – leur baromètre ne prenant en effet pas en compte ceux qui ont renoncé à appeler le 115, les enfants vivant dans des bidonvilles ou en squats ou encore les mineurs non accompagnés.
Dans l’immédiat, Unicef France et la FAS demandent, entre autres mesures, une loi de finances rectificative pour 2023 prévoyant « a minima le maintien de la capacité du parc d’hébergement à 205 000 places », avec un objectif de « zéro enfants à la rue », et une augmentation du nombre de places en 2024.
Interrogé par l’AFP le 23 août sur la question des places d’hébergement d’urgence, le ministre délégué au Logement Patrice Vergriete avait assuré que la perspective d’une augmentation de leur nombre était « intégrée au niveau de l’Etat » et que des discussions sur « les moyens financiers pour y arriver » étaient en cours, sans donner plus de précisions.
(Avec AFP)