C’est un scrutin sans réelle surprise : plus de 24 millions d’Algériens étaient appelés aux urnes, samedi 7 septembre, pour un scrutin présidentiel qui devrait voir la reconduction du président Abdelmadjid Tebboune pour un deuxième mandat. Les bureaux de vote ont fermé à 21 heures– la fermeture ayant été retardée d’une heure «à la demande de certains coordinateurs , a précisé l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE).
Les votants se sont peu mobilisés lors de l’élection, la participation étant inférieure à 50 %. La réélection de M. Tebboune, 78 ans, est d’autant plus acquise que quatre formations de premier plan soutiennent sa candidature, notamment le Front de libération nationale et le mouvement islamiste El Bina. « Le vainqueur est connu d’avance », compte tenu de « la qualité », du « nombre inhabituellement réduit » des concurrents et des « conditions dans lesquelles s’est déroulée la campagne électorale, qui n’est qu’une comédie », estime sur Facebook Mohamed Hennad, expert en sciences politiques.
Face au président sortant, deux candidats peu connus : Abdelaali Hassani, un ingénieur des travaux publics de 57 ans, chef du Mouvement de la société pour la paix, le principal parti islamiste, et Youcef Aouchiche, 41 ans, ancien journaliste et sénateur, à la tête du Front des forces socialistes, plus vieux parti d’opposition, ancré en Kabylie.
L’enjeu de la participation
Avant le scrutin, le Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen (Cermam), établi à Genève, avait affirmé que « le président tient à une participation importante. C’est le premier enjeu. Il n’a pas oublié qu’il a été élu en 2019 avec un taux faible. Il veut être un président normal, pas un président mal élu ».
L’affluence était très timide à l’ouverture des urnes à 8 heures et les images des télévisions n’ont montré que de rares bureaux avec des files d’attente importantes. Dans un bureau du centre d’Alger, des femmes ont grossi dans l’après-midi les rangs des votants, qui initialement étaient uniquement des hommes.
Hasni Abidi du Cermam a expliqué la faible participation par « une campagne médiocre » avec deux concurrents qui « n’étaient pas à la hauteur » et un président qui « a animé à peine quatre meetings ». Pour les électeurs, « à quoi bon voter si tous les pronostics étaient en faveur du président », ajoute l’expert.
(Avec AFP)