Le très remuant cadre du Parti de la Justice et du Développement, Abdelaziz Aftati n’est pas allé de main morte en lançant des accusations graves à l’adresse du Parti Authenticité et Modernité (PAM): «Le PAM a scellé le sort de trois régions: Casablanca-Settat, Tanger-Tétouna-Al Hoceima et la région de l’Oriental avec l’argent de la drogue».
C’est en ces termes que M. Aftati s’est livré au journal « Assabah », édition de mercredi, dans ce que ce même journal considère comme une réaction émotionnelle traduisant le choc qu’a ressenti le cadre péjidiste, au même titre que les autres membres de la direction du parti, lesquels «n’arrivent pas à se rendre à l’évidence du succès du PAM qui a remporté la présidence de cinq régions du royaume». Aftani s’est ainsi interrogé: « Qui répondra à cette question: Comment se fait-il que le PJD est arrivé premier aux élections régionales et que «le parti putschiste » vienne remporter la présidence de certaines régions? C’est là une preuve qu’il a utilisé des moyens bien usées et recouru à l’argent du trafic illicite», a-t-il accusé. Il s’est, en revanche, dit ravi que le Parti de l’Istiqlal se soit retiré de l’opposition et « menace de confiner à l’isolement le projet pamiste».
Dans le même sillage, le journal « Al Ahdath Al Maghribia» indique que le Parti Authenticité et Modernité a présenté officiellement un recours pour invalider l’élection du président de la région Sous-Massa à cause des déclaratios «poudreuses» de Benkirane, indiquant que juste après la fin de l’opération d’élection de Brahim Hafidi à la présidence, M. Abdellatif Ouahbi, candidat du PAM, a interjeté recours pour en contester les résultats, en raison de ce qu’il considère «les insultes et les propos diffamatoires proférés par Abdelillah Benkirane à l’endroit du PAM », en allusion à ses déclarations accusant le PAM de financer sa campagne électorale par l’argent de la poudre.
Pour sa part, le journal «Akhbar Al Youm» rapporte qu’en guise de première réaction aux résultats des élections des présidents des régions , le PJD a estimé que la mainmise du PAM sur cinq régions parmi les 12 que compte le pays, « constitue une chose anormale qui menace la démocratie» . Le même journal, qui commente les résultats des élections pour composer les conseils des villes, organisées mardi 15 septembre, titre : «Le PJD assure le contrôle des grandes villes et le PAM cherche à brouiller les cartes». Il affirme que les séances tenues pour l’élection des présidents de certaines communes « ont connu un phénomène insolite, celui du vote de certains dirigeants des partis de l’opposition en faveur des candidats PJD, comme le vote de Hamid Chabat en faveur de son rival Driss Azami Idrissi à Fès, et celui de Mostapha Bakkoury pour le maire de Casablanca Abdelaziz El Amari».
Ces deux attitudes sont expliquées par Hassan Tarek , professeur de sciences politiques, comme « obéissant à des motivations spécifiques à chaque cas. Ainsi Pour Mustapha Bakkoury, explique-t-il, «le vote procède de la sagesse de l’homme qui est devenu président de la région de Casablanca et par conséquent, il estime qu’en cette qualité il ne peut pas se mettre en opposition avec le président d’une collectivité assurant un rôle central dans sa région», alors que le vote de Hamid Chabat « est bien l’expression de son engagement fraichement exprimé de soutenir dorénavant le PJD».
Selon Akhbar Al Youm », le PJD , après avoir désavoué un de ses candidats à la commune de Harhoura, Mohamed Aboudi, a décidé de porter plainte en justice contre lui pour «trahison », du fait qu’il a voté pour Faouzi Benallah au détriment du Rassemblement national des Indépendants qui était mieux placé pour diriger la commune en question.
Quant au journal « Al Massa», il publié à la «une» les extraits les plus significatifs des déclarations du secrétaire général du Parti du Progrès et du Socialisme(PPS),Nabil Benabdallah, attaquant de manière virulente les partis qui n’ont pas respecté l’accord de la majorité prévoyant de voter pour les candidats des partis de la coalition gouvernementale, ce qui, a-t-il dit, constitue « une trahison ayant conduit à des résultats qui ne correspondent pas à la volonté des électeurs».
Le même journal cite un cadre dirigeant de parti, qu’il n’a pas nommé, ayant été témoin en coulisses, des « tractations pour l’accaparement des présidences dans le temps mort », selon qui « l’opération a connu des achats et des ventes attentatoires à la dignité des grands électeurs».
Quant au journal «Al Akhbar», il indique que les services de police judiciaire, sur ordre du parquet général près la cour d’appel, ont ouvert une enquête au sujet de l’implication d’un cadre dirigeant du PJD à Tétouan dans l’enlèvement de conseillers appartenant au PAM et leur transfert dans un lieu inconnu et ce, sur la base d’une plainte déposée par le secrétaire régional du parti signalant la disparition de ces édiles locaux.