Le journal « Al Akhbar » rapporte que M. Mohamed Laenser, secrétaire général du Mouvement populaire, a quitté de manière impromptue la première réunion tenue par la coalition gouvernementale, juste après la proclamation des résultats des élections communales et régionales du 4 septembre.
Citant des sources proches du MP, le journal a attribué cette rebuffade au refus l’attribuer la présidence de la région Fès-Meknès au Mouvement populaire, suite à l’objection de M. Abdelillah Benkirane à la proposition de la confier à M. Ouzzine, ancien ministre de la jeunesse et des sports démis de ses fonctions.
Dans la même région, le journal relève que le Parti de la justice et du développement ( PJD) a frappé de nouveau, à Meknès, après les scandales ayant éclaboussé l’un de ses cadres, Boubker Belkora, destitué de ses fonctions sur décision du ministère de l’intérieur. Le parti a resurgi avec la liste chapeautée par Abdallah Bouanou, qui a remporté 34 sièges du conseil municipal sur les 64 en jeu .
Pour sa part, le journal « Al Massae » a résumé le bilan des élections par ce titre métaphorique «le PJD illumine les ville, le tracteur laboure et le bastion de Chabat s’écroule». Selon lui, les dirigeants du MP ont passé une nuit blanche dans l’attente et le doute, une nuit gâchée par la défaite d’Ouzzine. L’annonce de sa défaite a fait l’effet d’une douche froide sur les dirigeants MP, gâchant la joie de la victoire remportée par les ministres et des cadres dirigeants du mouvement.
En guise d’explication de la montée «surprenante» du PJD lors de ces élections, le journal «Akhbar Al Youm» l’attribue à la forte capacité d’organisation et aux votes de la classe moyenne, tandis que le chercheur Mohamed Misbah cite, dans une déclaration au journal, deux autres facteurs, le premier sociologique, lié à l’appropriation par le PJD des domaines qui étaient l’apanage des partis de la gauche, ou ce qu’il appelle « l’assiette urbaine» comprenant les classes moyennes plus politisées, alors que le deuxième facteur tient aux scores réalisés par le parti dans les régions où il est bien implanté.
Pour sa part, le chercheur politique Rachid Moqtadir a déclaré au journal que «la culture du printemps arabe, et le passé vierge en gestion locale », ont été des éléments déterminants dans cette «vague» pejidiste.
« Akhbar Al Youm » se réfère à l’avis de M. Benkirazne lui-même pour expliquer le score de son parti : « La légitimité du bilan réalisé » l’a habilité à passer de la première place à la majorité absolue dans un grand nombre de communes. Ajouter à cela, «le style percutant» de Benkirane et ses déplacements dans plusieurs villes où les gens ont afflué nombreux pour l’écouter, affirme le journal.
Quant au quotidien «Al Ahdhat Al Maghribia», il estime que Abdelillah Benkirane et Elias El Omari sont les «gagnants» du scrutin, alors que les perdants sont ceux qui ont parié que ces élections fermeront la parenthèse, ouverte en 2011 au Maroc, avec le «printemps arabe»
Mais la palme, souligne-t-il, «revient à la jeune démocratie marocaine qui se construit petit à petit dans un environnement régional où nombreux sont ceux qui ont choisi de reporter les demandes démocratiques jusqu’à l’accomplissement de l’impératif +la sécurité d’abord+».
En rapport avec cette thématique, le journal «As-Sabah» indique que des établissements hôteliers dans différentes villes ont connu, en fin de semaine, un regain d’activités, surtout dans le nord, où ils ont affiché complet, à cause de l’afflux des conseillers ayant remporté les élections, car « exfiltrés par les têtes de listes qui cherchent par tous les moyens à rafler la présidence».