La Fédération espagnole des syndicats agricoles régionaux, appelée «Union de Uniones» (l’Union des syndicats), a «dénoncé» l’implication de la société de conseil Acento, composée d’anciens responsables politiques espagnols, dans la défense des intérêts marocains auprès de l’Union européenne. Parmi ses membres figurent des personnalités influentes telles que Pepe Blanco, Alfonso Alonso et Elena Valenciano, issues du Parti Populaire (PP) et du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE). L’organisation agricole considère que «le contrat [d’Acento] avec le gouvernement marocain porte atteinte à la souveraineté économique espagnole et compromet les efforts de protection de la production nationale.»
Selon ce cartel extrémiste, les anciens responsables politiques espagnols «exploitent leurs réseaux acquis dans le cadre de leurs fonctions publiques pour défendre des intérêts étrangers.» Cette pratique, qualifiée de «préjudiciable», facilite selon elle la mise en place d’accords commerciaux favorables aux exportations marocaines, en concurrence directe avec les producteurs espagnols.
D’où parle l’Union ?
L’Union qui se positionne contre le contrat signé entre le Maroc et la société de lobbying Acento, suscite des interrogations quant à ses motivations politiques. Elle ne fait pas mystère de sa proximité idéologique avec l’extrême droite espagnole ainsi que de ses relations avec le Polisario, le mouvement séparatiste armé soutenu par l’Algérie. Bien qu’elle se présente comme une organisation agricole indépendante, elle est accusée de relayer des thèses en ligne avec celles de mouvements politiques eurosceptiques et nationalistes radicaux. Ces positions incluent un rejet des accords commerciaux internationaux (comme ceux conclus avec le Maroc) et une hostilité marquée envers les relations économiques avec Rabat, un partenaire clé (et indispensable) de l’Union européenne.
De plus, des sources évoquent des contacts indirects avec le Polisario, notamment par l’intermédiaire de certaines organisations affiliées ou soutenant des campagnes anti-marocaines en Europe. Cette connexion, si elle est avérée, prouve une tentative de captation du secteur agricole pour des objectifs géopolitiques dépassant les seules préoccupations des agriculteurs espagnols.
L’organisation, a critiqué la société de conseil Acento, abrite au sein de ses structures des membres ouvertement anti-marocains. Une source proche du dossier souligne que sa position est destinée à polariser davantage le débat autour des relations hispano-marocaines, dans un contexte où le Maroc est perçu comme un concurrent stratégique et un acteur incontournable dans les échanges commerciaux agricoles.