« Le Maroc « alimente dangereusement » l’escalade de la tension dans la région » Amar Belani, envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb au ministère algérien des affaires étrangères. 30 janvier 2022.
Amar Belani fait semblant d’oublier que ce sont les polisariens qui ont décidé de ne plus respecter le cessez-le-feu depuis novembre 2020. Depuis lors, ils » violent quotidiennement les accords militaires », pour reprendre la formule de Belani. Ils ont émis à ce jour 445 (!) « communiqués militaires » aussi farfelus les uns que les autres, dans lesquels ils ont régulièrement fait état d’actions armées contre le mur de sécurité.
D’ailleurs, les médias officiels algériens reprennent complaisamment ces communiqués, sans aucune retenue. Qui alimente « l’escalade de la tension » ? Celui qui agresse ou celui qui riposte ? A moins que ce ne soit celui qui souffle sur les braises. Car, après tout, en quoi le régime algérien se sent-il concerné par ce qui se passe dans la zone tampon (« territoires libérés », selon ses miliciens) ?
Pour Belani, « Elles [les autorités marocaines] conduisent des actes de guerre à l’est du mur de sable ». Correction: Le Maroc répond aux agressions des miliciens à la solde du régime algérien. Pour le moment, ces agressions, ou tentatives d’incursion, ont lieu à partir de la zone tampon, à l’est du mur de sable. Le jour où les polisariens n’auront plus accès à cette zone, le régime algérien sera bien embarrassé car il lui faudra soit interdire aux éléments armés présents sur son territoire toute action de guerre contre le pays voisin, soit leur permettre d’opérer à partir du territoire algérien.
À lire les propos de l »‘Envoyé spécial », on ne sait s’il reproche au Maroc de se défendre ou s’il lui en veut d’utiliser un « armement sophistiqué » ou s’il est chagriné de voir le Maroc effectuer des frappes « à l’est du mur de sable ». Peut-être tout cela à la fois. En réalité, Belani s’égare. Le mal ne peut être éradiqué que par l’élimination de ses causes.