Quelle logique gouverne le choix des prétendus au prix Nobel 2021 ? Si les nominations annoncées n’impliquent pas l’approbation du comité de la plus prestigieuse récompense mondiale, certaines étonnent dont, notamment, Aminatou Haidar, et Zineb El Rhazoui, lesquelles considèrent le droit comme une ressource utile pour s’enrichir et manipuler.
Une institution aussi consacrée par le monde savant que le prix Nobel serait-elle victime de nominations biaisées ? Comment expliquer qu’Aminatou Haidar, qui «ne voit d’autre issue au dossier de Sahara que la guerre» et Zineb El Rhazoui rattrapée par ses propos sur la police «qui devait tirer à balles réelles» sur des manifestants français, puissent-elles faire partie de la liste des noms proposés pour le prix Nobel de la paix 2021 ? L’exploitation des dossiers de ces deux personnes mettent en évidence deux arrivistes, mettant au service des causes qu’ils soutiennent leurs réseaux et leur capacité à orchestrer des campagnes d’opinion en leur faveur.
On assiste, ponctuellement, à des campagnes médiatiques visant à donner à des pseudo-militants, une stature internationale. Tout comme certains médias s’étaient enflammés pour publiciser une nomination de Nacer Zefzafi au Prix Sakharov, plusieurs autres se font l’écho aujourd’hui de la nomination de Zineb El Rhazoui et d’Aminatou Haidar pour le prix Nobel de la paix. La première écumant régulièrement les plateaux d’émissions françaises, s’est fait connaître, non pas par ses articles ou enquête, mais davantage pour ses prises de position sulfureuses, sa posture de «chantre de la liberté d’expression» tout en martelant des messages d’extrême droite.
La seconde, décrite par la machine de la propagande algérienne et du Polisario comme «une héroïne», s’est créé un parcours d’icône sur la base de la manipulation de l’opinion publique internationale.
Ce sont deux noms promus essentiellement par une certaine élite par le biais de structures de propagande spécifiques, afin de faire triompher leurs idées de plus en plus contestées auprès de l’opinion publique et des sphères décisionnelles. L’agenda d’Aminatou Haidar n’est plus à révéler : financée par les Algériens, son approche, utilisée de longue date et sans succès, consiste à surfer sur la vague des droits de l’homme pour construire un réseau international avec pour seul but de nuire à l’image du Maroc. Ces nominations caricaturales appellent deux remarques : celle, d’abord, de l’usage du ce prix au service de certaines causes infondées, et, deuxièmement, le Nobel devenu outil mobilisé en soutien à des personnes, à des positionnements minoritaires promus par des professionnels de l’indignation soutenus par une clientèle douteuse.
Dans le passé, Haidar avait bénéficié du soutien de groupes minoritaires de la gauche communiste ou trotskyste et des nervis de partis révolutionnaires des années 60, animés par les fantasmes séparatistes, afin de la mettre en relation avec certains de leurs relais médiatiques.
L’information de cette nomination a été faiblement médiatisée, notamment reprise par le Sahara Press Service, caisse de résonnance des séparatistes.
Et pour cause, le fait d’être citée dans cette liste est loin d’être révélateur. La liste comprenant pas moins de 20 candidats, de différents horizons, capacités et envergures, allant d’anciens chefs d’État comme le président Trump, à des organisations onusiennes comme le Haut-Commissariat aux réfugiés ou encore des médias comme le média Hong Kong Free Press.
La procédure de nomination est en elle-même au gré des propositions d’académies, de personnalités du monde associatif ou autres, ce qui ne nécessite pas de mobilisation significative en amont. Pour faire simple, la liste est plus une fin qu’un moyen, puisqu’elle garantit l’exposition médiatique convoitée.
Il s’agit donc plus d’une proposition que d’une nomination, encore faut-il rappeler que les deux militantes à la petite semaine ne représentent pas essentiellement les valeurs qui sous-tendent les droits de l’homme comme la liberté, l’égalité, la tolérance, des valeurs rendues abstraites, élastiques et sans consistance, puisque même Adolf Hitler avait été nominé pour ce même prix en 1939.
La présence simultanée du mouvement Black Lives Matter et de Zineb El Rhazoui qui avait réclamé que «la police tire à balles réelles» sur les «jeunes de banlieue» (en l’occurrence, des arabes et des noirs) révèle l’incohérence des critères de sélection.
Le fait même que la candidature d’Aminatou Haidar soit mise sur le compte de son engagement politique «pour l’indépendance du Sahara» doit interpeller. C’est une prise de position politique en contradiction avec les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies qui insistent sur une solution mutuellement acceptable par les parties.
Il est probable que la nomination de Haidar bénéficie, comme elle avait bénéficié de relais divers pour le prix Kennedy. El Rhazoui, elle, peut compter sur le soutien des ultranationalistes français et d’une certaine presse animée par les militants.
Le comité Nobel chargé d’élire le candidat gagnant doit être désigné. Il comprendra cinq académiciens. Ils doivent rendre leur réponse en octobre prochain. Le Parlement norvégien, ayant une influence certaine sur la décision finale, doit accorder son attention à des noms dont l’engagement se traduit par un investissement personnel auprès de ceux qu’ils défendent, qu’ils accompagnent humainement et affectivement. Haidar et El Rhazoui, qui ne se soucient que de leurs boutiques, n’ont jamais été impliquées dans la lutte pour le droit ou pour le bien-être de l’humanité.