Encore une fois, on ne peut qu’être abasourdi par l’ampleur des allégations mensongères contenues dans la nouvelle sortie du sycophante Hassan Bennajeh, porte-voix du groupe de la prétendue Qawma, alors qu’il s’efforçait d’instrumentaliser un événement passager pour ranimer une organisation en état de mort intellectuelle et organique, en raison de son incapacité à se renouveler et à produire des idées.
Dans l’un de ses gribouillis sur Facebook, Hassan Bennajeh est sorti tel un homme des cavernes coupé du monde pour prétendre que l’État privilégie toujours l’approche sécuritaire dans le traitement des revendications sociales. En essayant d’expliquer la persistance de cette pratique, selon sa propre conception de l’univers, il s’est davantage enfoncé dans le ridicule. L’État agit de la sorte pour ne pas accorder de légitimité à la rue. Euréka !
La sottise de cette assertion, quoiqu’elle comporte une bonne dose de perfidie, prouve que la voix de ses maîtres ne vit pas probablement sur la même planète et à la même époque que nous autres. À l’image des nervis qui le soutiennent, il fait semblant de ne pas être au courant des mutations survenues ces dernières années, durant lesquelles ils n’ont récolté que désillusion après désillusion.
Soit, on va tenter de lui faire un topo de la manière la plus simple qu’elle soit, avec l’espoir qu’il puisse enfin comprendre, s’il lui reste encore ne serait-ce qu’une once d’amour de la patrie. Lorsqu’un groupe professionnel descend dans la rue et exerce son droit légal de réclamer l’amélioration de sa condition, c’est une chose naturelle et un exercice démocratique garanti par la Constitution et la loi.
La réalité est têtue
Des dizaines d’action sociales sont organisées tous les jours dans l’ensemble des régions du pays. Les autorités et les forces publiques s’emploient à gérer ce genre de situations dans le strict respect des dispositions réglementaires. Elles encadrent ces mouvements pour leur assurer protection et sécurité, en parfaite coordination avec les organisateurs et dans un équilibre entre maintien de l’ordre public et droit de réunion. Le débat autour des libertés individuelles et collectives, telles que stipulées dans la Constitution, est largement révolu au Maroc, mais Bennajeh ne le sait peut-être pas ou ne veut tout simplement pas le reconnaître.
Ce que ce dernier et ses semblables rechignent à assimiler, c’est que les forces publiques peuvent, dans des cas isolés, se trouver contraintes d’intervenir pour faire face à une occupation illégale de la voie publique ou un blocage de la circulation. Des considérations techniques et opérationnelles sans rapport avec la nature de l’action sociale.
C’est le modus operandi de toute force publique qui se respecte. La prévention des débordements est dictée, tout d’abord, par le souci de protéger les manifestants contre les agissements des fouteurs de trouble ou des casseurs, qui peuvent exploiter la confusion et se faufiler parmi eux pour semer le désordre.
Il semble que les ouailles du Temple de la Justice et de la Charité aient mis un bandeau sur les yeux. Ils refusent de voir le changement radical dans le comportement et les méthodes suivis par les autorités publiques, tous corps confondus, dans le traitement des attroupements et des manifestations sur la voie publique. Et quand la situation l’exige, comme lors de la dernière protestation des infirmiers, les forces de l’ordre utilisent de nouveaux moyens, comme les canons à eau, pour minimiser les heurts entre leurs éléments et les manifestants.
Pour éclairer la lanterne de Hassan Bennajeh, ces procédés font partie des moyens de dispersion pacifiques des rassemblements en cas de débordement ou de risque de confrontation. Ce sont les mêmes mécanismes utilisés par les forces de l’ordre dans les pays développés et les démocraties traditionnelles. Peut-être que ces pays ne sont pas un bon exemple pour Bennajeh et consorts.
Hassan Bennajeh a vivement besoin de se départir de son dogmatisme, son aveuglement et son obstination pour voir la réalité. N’en déplaise à lui et à sa clique, les différentes branches de l’État ont franchi des étapes considérables dans la satisfaction des revendications de larges catégories sociales, mais aussi dans la consécration des droits civiques du citoyen, en leur tête les libertés d’expression, de pensée et de manifestation. Il restera toujours des déficits, des manquements et des lacunes, ce qui représente l’essence et le propre de toute œuvre humaine.
Il n’a qu’à constater les efforts continus de généralisation de la protection sociale, l’octroi des aides sociales aux classes précaires, les augmentations salariales pour les fonctionnaires, les hausses du salaire minimum dans le privé, les futures révisions de l’IR pour l’ensemble des salariés. La liste est très longue. Mais ce n’est pas notre propos. Ce sont juste quelques exemples des acquis sociaux et économiques accomplis tout récemment, sous l’impulsion du sommet de l’Etat.
Mieux, Hassan Bennajeh doit savoir -il le sait certainement- que le Maroc est l’un des rares pays au monde où les manifestations de solidarité avec le peuple palestinien n’ont jamais été réprimées. Cela fait plusieurs mois que son organisation participe à ces actions protégées et encadrées par l’Etat sans l’enregistrement du moindre couac. Les forces de l’ordre qui l’ont sécurisé pendant tout ce temps sont les mêmes qu’il voue aujourd’hui aux gémonies. Hassan Bennajeh et ses semblables, qui pullulent dans le monde virtuel, ont un grand besoin d’apprendre le sens de la retenue et d’éviter d’instrumentaliser le premier incident en le sortant de son contexte.
En principe, l’islam que nous avons appris dans nos familles accorde une place centrale aux vertus de la vérité et de la sincérité. Quand on se réclame d’une quelconque foi, il faut suivre ses enseignements et se tenir à ses préceptes. Aux dernières nouvelles, Hassan Bennajeh est de confession musulmane.