À tout prendre, mieux vaut encore cette franchise de langage de la position officielle que la logorrhée redondante et filandreuse dans laquelle Amina Maelainine entortille sa pensée, pour vider ses querelles personnelles avec ceux qui ont condamné ses photos la montrant cheveux au vent dans le quartier Pigalle à Paris, début 2019, dont Mustapha Ramid.
Les cheveux au vent et t-shirt à manches courtes devant le Moulin-Rouge, quel doux souvenir ! Les clichés pris Place Vendôme circulent toujours sur les réseaux. La députée Amina Maelainine, dont le cumul intégral de plusieurs traitements fâche toujours l’opinion publique, alors que le pays traverse une crise économique sans précédent, dérape encore. Jeudi 16 juillet, les banquettes de la principale officine législative étaient quasiment désertes, à cause de la crise sanitaire, mais la tribune, était occupée, et la députée, telle une machine à haute pression, a produit beaucoup de bruit.
La question d’Amnesty est la dernière de quelque importance dont se soit occupée la chambre. La levée de boucliers d’Amina Maelainine contre le ministre d’Etat chargé des droits de l’homme (et ancien ministre de la justice), Mustapha Ramid, autre figure du PJD a retenu l’attention. Sauf que la sulfureuse condottiere croit avoir pour elle la bonne cause, et que cette affaire n’a pas été conduite avec une vraie puissance de raison et de langage par l’Etat, d’après des propos rapportés par la presse. En réalité, Amina Maelainine, s’est déclaré l’adversaire de la position du gouvernement et s’est prononcée sans hésitation en faveur d’Amnesty uniquement par esprit de vengeance contre ceux «ses frères» qui l’ont lâché après son scandale.
La députée, fort disposée à se mettre au-dessus ou en dehors des lois, comme bon nombre de ses frères au PJD, ne tient aucun compte des nuances de cette situation faite au pays avec cette non-affaire orchestrée par Amnesty. Amina Maelainine, qui rabaisse et rétrécit les choses par de malheureuses inspirations de parti, a demandé à Mustapha Ramid si le Maroc a fait acquisition de logiciels d’espionnage israéliens. Une question provocante qui a poussé le ministre à interrompre Maelainine qui, apparemment, vise à conquérir les suffrages d’Amnesty contre son propre pays pour des raisons obscures. Rien n’est médité contre le Maroc, croit la députée. Tout se fait sinon contre le Maroc, du moins sans le Maroc, et qu’à nos côtés s’accomplit tout un travail de sape qui n’est pas sans gravité, affirment des voix plus instruites de l’affaire.
Qu’il nous soit permis de rapporter quelques faits, propres à éclairer la lanterne de la députée islamiste. Nous n’aurons pas à remonter bien loin pour les trouver. Le chef du gouvernement marocain Saad-Dine El Otmani, qui déploie son autorité de chef du cabinet pour servir utilement son pays, a adressé une lettre à Amnesty International appelant l’organisation à présenter des «preuves matérielles» corroborant son rapport selon lequel le Maroc a infiltré le téléphone d’un journaliste avec un logiciel espion. À défaut, le royaume «prendra les mesures nécessaires pour défendre sa sécurité nationale» et «éclairer l’opinion publique» sur ces «allégations». Sur les preuves non encore fournies, Amina Maelainine n’a pipé mot.
Amnesty affirme qu’un journaliste controversé a été espionné via le logiciel Pegasus de la firme israélienne NSO, utilisé par les autorités marocaines. Ces dernières ont convoqué le directeur local d’Amnesty international en lui demandant de prouver ces «accusations graves et tendancieuses», mais sans obtenir de réponse. Pourquoi Amina Malainine a refusé de s’attarder sur ce détail crucial, elle qui chante «la solide réputation» d’Amnesty ?
Faute de preuves, cela relève «d’une campagne de diffamation internationale injuste» dictée par «un agenda n’ayant aucun lien avec la défense des droits de l’Homme», qui dénonce l’«acharnement systématique et continu» d’Amnesty «contre les intérêts du Maroc» ont affirmé les autorités. En outre, le Maroc assure «ne pas disposer de la technologie de NSO», comme l’a affirmé à l’AFP un haut responsable gouvernemental. Amina Maelainine, pourtant bien informée, ne suit-elle plus l’actualité ?
La justice marocaine enquête sur le journaliste qu’Amnesty cherche à protéger. Elle le suspecte de bénéficier de «financements de l’étranger» en lien avec des «services de renseignement». Il est «soumis à une enquête judiciaire pour atteinte présumée à la sécurité de l’Etat, en raison de ses liens avec un officier de liaison d’un pays étranger». Pourquoi Amina Maelainine passe outre tous ces détails, qui sont d’une énorme gravité ?
Le journaliste a, depuis, été convoqué six fois par la police judiciaire jusqu’à présent, mais Amina Maelainine, pour créer une apparence d’agitation, critique son pays. Elle semble n’être entrée à la chambre des députés que pour être le porte-fanion des hypocrites au double-discours. Elle fait de la politique en prédicatrice qui développe quelque thèse fumeuse sans regarder autour d’elle. Amina Maelainine a trop l’air de réciter pieusement des monologues sans trop y croire. Et ce qu’il y a de plus étrange, c’est que la promotrice, la défenseur de ces positions, de ces démarches, de ces mensonges répandus par Amnesty, semble ne pas se douter, même encore aujourd’hui, de la gravité de ce qu’elle fait. C’était, à ce qu’il paraît, tout simple de critiquer l’unanimisme contre la cabale d’Amesnty comme un acte d’hostilité contre une organisation dont le Maroc est et entend rester coopératif, malgré ses agissements. Amina Maelainine ne comprend pas réellement la portée de l’acte auquel elle s’associe sans réflexion, ou bien par passion de parti, ou pour pour un intérêt personnel, et contribue d’affaiblir la situation de notre pays dans le monde.
Ces réactions d’Amina Maelainine devaient être corrigées ou découragées, elles devaient être réduites à leur véritable valeur. Le Maroc finira par dissiper les ombres, par rétablir la vérité, par opposer une expression officielle, décisive à un déchaînement que l’esprit opportuniste et les défiances étrangères veulent exploiter.
Entre l’esprit clérical et l’esprit radical, le cœur d’Amina Maelainine refuse de choisir. Sauf que la sagesse désintéressée ne passe jamais au rang de cette réactionnaire incorrigible, aux multiples facettes, dont on ne doit plus écouter la voix.






