Les accords d’Abraham ouvrent la voie à de nouveaux partenariats économiques entre le Maroc et Israel sur le sol marocain, notamment. De quel oeil la France et l’Europe de manière générale, voient-elles ces nouvelles opportunités échapper à leur giron, interroge Dakhla media ?
A la mi-octobre 2021, Ratio Petroleum Energy, compagnie israélienne, avait fait part d’un accord signé avec l’Office national des hydrocarbures (ONHYM). Selon les termes de cet accord, Ratio Gibraltar, filiale de Ratio Petroleum Energy, a l’exclusivité pour sonder, jusqu’à 3000 mètres de profondeur, la présence de pétrole et de gaz sur le littoral atlantique marocain, au large de Dakhla, sur une surface de près de 109 000 kilomètres carrés.
Sur la base des résultats de prospection et du droit marocain, si la découverte est confirmée, le contrat prévoit les conditions dans lesquelles Ratio Gibraltar ou Ratio Petroleum pourrait obtenir des licences d’exploitation et de production de pétrole. Dans ce cadre-là, le Maroc bénéficierait d’une redevance de 7% sur le pétrole découvert à plus de 200 mètres sous les eaux avec une production de plus de 500.000 tonnes, et 3,5 % pour le gaz naturel pour une production de plus de 500.000 m3. Rappelons que l’ONHYM a depuis quelques années donné un coup d’accélérateur à la recherche d’hydrocarbures on shore et offshore par l’acquisition de nouvelles techniques de prospection et par la multiplication de partenariats avec des sociétés étrangères, qui restent à ce jour principalement européennes.
Les effets stratégiques de ce partenariat économique entre l’ONHYM et Ratio Petroleum Energy, sont multiples, affirme Dakhla media.
En cas de découverte importante par la compagnie israélienne, l’Europe réagira certainement, par le moyen classique et rapide pour faire pression en agitant la carte du Sahara marocain au Conseil de sécurité de l’ONU, soutient Dakhla media. Jusque-là, les USA ont toujours respecté le pré carré européen en Afrique du Nord en adoptant une politique neutre derrière un droit international souvent manipulé par des hauts responsables ou groupements européens qui, loin de la neutralité requise, font valoir leurs intérêts dans la région. Mais dans le cas précis, les Usa ne pénaliseront jamais leur protégé Israel. C’est certainement, forts de cette certitude, souligne Dakhla media, que les Israéliens ont saisi cette opportunité d’exploration rendue possible suite aux accords d’Abraham.
La présence israélienne, à travers l’exploration des côtes atlantiques, a l’avantage de dissuader l’Algérie de toute tentative d’agression militaire. Car s’attaquer aux intérêts économiques israéliens, c’est courir le risque de sanctions économiques américaines.
Pouvoir diversifier ses partenariats, c’est aussi saisir l’opportunité de se détacher de la mainmise de certains pays européens au langage double et aux relents coloniaux. Dakhla media rappelle que François Hollande avait reconnu dans une interview que : «c’est l’intérêt de tous d’avoir des conflits gelés… on vit assez bien avec un conflit gelé ; on ne va pas au bout, jusqu’à son règlement»
En effet maintenir le conflit artificiel du Sahara, entretient la dépendance de tout le Maghreb à la France et, dans une moindre mesure, à l’Espagne, tout en maintenant la division. La maxime « diviser pour régner » prend tout son sens dans ce contexte : la non-résolution de la question du Sahara marocain, conclut le media, c’est la garantie pour la France et l’Europe de leur domination sur le bassin sud de la Méditerranée.