Depuis leur arrivée à la tête du gouvernement en 2011, les islamistes ne cessent de faire appel aux crédits pour combler le déficit budgétaire qui résulte notamment de l’échec de leur politique publique.
La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), la Banque africaine de développement (BAD), la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) sont parmi les institutions monétaires internationales qui octroient le plus de crédits au Maroc. Rien que la semaine dernière, la BAD a débloqué 2 milliards de dirhams (MMDH) pour l’élargissement de la protection sociale.
Soulignons que la Direction de la trésorerie et des finances extérieures a indiqué, dans un rapport publié le 31 décembre, que la dette extérieure publique du Maroc s’élevait à 334,95 MMDH jusqu’à fin septembre 2019. Concernant la structure de la dette publique, les créanciers multilatéraux constituent le premier groupe dont le Maroc doit une part de 49,5% de la dette publique extérieure, suivis des créanciers bilatéraux avec 26,2%, puis du Fonds monétaire international (FMI) et des banques commerciales à 24,3%.
Par ailleurs, la Cour des Comptes a indiqué, dans son dernier rapport pour l’année 2018, qu’il est aujourd’hui essentiel de mettre en place une bonne gouvernance au niveau de toutes les fonctions de l’Etat, à savoir la planification, la programmation, l’exécution, le contrôle, et l’évaluation des programmes et opérations effectués par les organismes publics. Il est également question d‘être vigilant vis-à-vis du niveau de la dette publique et éviter aux générations à venir des endettements insupportables.
Malgré les recommandations de la Cour des comptes et les orientations royales, les besoins de financement affichés par l’Etat ont accéléré les cadences et les rythmes de recours aux emprunts extérieurs. En effet, le déficit budgétaire, sont souffre le Maroc, induit dans son sillage un accroissement de l’endettement. Et ce, avec le risque de s’engouffrer dans une spirale de la dette. A force de s’endetter, le problème de la soutenabilité de la dette sera posé dans les années à venir puisque le Maroc ne disposera plus de garanties quant à la soutenabilité de la dette. Par conséquent, cette perspective de la dette du Maroc risque de replonger l’économie du pays dans les années 1983 et 1984 qui s’est soldée par le fameux Plan d’ajustement sectoriel imposé par le FMI au Maroc puisque le stock de la dette prend de plus en plus de l’ampleur.
Selon Najib Akesbi, économiste et professeur universitaire, les recours à des ressources extraordinaires et spécialement les emprunts deviennent inéluctables pour financer les déficits budgétaires de plus que les ressources publiques sont modestes et arrivent difficilement à couvrir les charges publiques ordinaires. « Aujourd’hui, le risque de retour à une situation d’engrenage de la dette est bien réel. Les finances publiques sont déjà en état d’addiction grave à la dette. De plus, nous sommes depuis plusieurs années embarqués dans le cycle infernal de « la dette qui appelle la dette » et se nourrit de ses excès pour alimenter un nouvel engrenage », a-t-il indiqué.
D’après le spécialiste, le Royaume « s’endette soit pour consommer soit pour investir ». « Le Maroc investit dans des projets dont la rentabilité est très insuffisante. On ne finance que « des éléphants blancs » tels que des autoroutes au taux de fréquentation nul, des aéroports qui n’accueillent que quelques avions par semaine, sans oublier la fameuse LGV qu’il va falloir subventionner pour lui assurer un minimum de voyageurs », explique-t-il. « Ces projets ne rapportent rien et continuent à faire saigner les finances publiques pour leur fonctionnement et leur maintenance », poursuit-il. Dans ce contexte, Najib Akesbi soulève qu’il est important de réaliser un audit de la dette publique afin de ne plus s’endetter pour financer des projets dont ne bénéficie pas la large population.
Jusqu’à présent, le déficit budgétaire continue de se creuser. Face à cette situation, le recours à l’endettement reste la seule issue. Les deux gouvernements pjdistes, dans l’ensemble de leurs architectures gouvernementales, ont promis de baisser cette dette et de limiter les endettements du Maroc. Toutefois, ils n’ont pas honoré leurs promesses et leur addiction aux éléphants blancs, qui se sont avérés plus coûteux que bénéfiques, et dont l’exploitation et l’entretien sont devenus un fardeau financier, a contribué à l’alourdissement de la dette publique extérieure.