En 2021, l’Algérie avait adopté une stratégie axée sur une réduction drastique de la facture des importations, particulièrement des produits de base (céréales, sucre, poudre de lait et huile de table), dans le but d’alléger, à l’horizon 2024, la pression exercée par ces produits de première nécessité sur les balances commerciales et des paiements du pays. Résultat, pénurie inquiétante de ces matières vitales, chose qui a suscité l’ire des consommateurs algériens.
D’après les chiffres auxquels barlamane.com a eu accès, en fin 2019, la facture des importations alimentaires a atteint l’équivalent de 8,07 milliards de dollars (mmusd). Avec cette stratégie, l’Algérie a cherché à économiser dans les années à venir, au moins 2,5 mmusd réparties entre le blé tendre (-400 millions de dollars), les huiles (-983 musd), le sucre (-555 musd), le maïs (-17,6 musd), les tomates industrielles (-55 musd), ainsi que les graines de pomme de terre (-42 musd) et l’ail (-12 musd).
Il n’en demeure pas moins que cette politique de réduction des importations a été ébranlée par l’incapacité du pays à mettre sur pied, un dispositif de production nationale capable de garantir une véritable transition vers une résilience agroalimentaire, notamment, l’augmentation d’ici 2024, de la production céréalière a 71 millions de quintaux permettant de réduire une partie de la facture des importations algériennes de blé tendre, qui s’est élevé à 1,2 mmusd en 2019.
Renforcer les capacités productives en blé tendre au niveau national ne faisait pas partie du plan des autorités algériennes, qui ont préféré se pencher sur le durcissement des contrôles de l’utilisation de la partie subventionnée en cette matière, et ce, à travers la mise en place d’un cahier de charges pour les minoteries, les boulangeries et l’office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), sans pour autant, arriver à maintenir les prix du pain subventionné.
Dans un rapport, récemment publié, le département américain de l’agriculture (USDA) a indiqué que l’Algérie fera partie des pays, qui connaitront en 2022, une hausse de leurs importations de blé, en ajoutant qu’Alger, devrait atteindre 7,7 millions de tonnes.
Poussées à recourir aux importations pour faire face à la pénurie des produits alimentaires, les autorités algériennes ont dû subir une facture supplémentaire de 455 musd pour atteindre 4,5 mmusd a fin juin 2021, comparativement à la même période de 2020 (4,07 mmusd).
par ailleurs, l’initiative algérienne consistant à limiter les importations de la poudre du lait a été engagée, sans prendre en compte, les mesures nécessaires pour subvenir aux besoins nationaux, puisque le pays n’arrive à produire localement, que 1,6 milliard de litre de lait des 4 milliards nécessaires pour satisfaire la demande interne, déficit qui nécessite environ 1,24 mmusd d’importations pour alimenter le marché algérien par ce produit vital.
Ajouté à cela, d’autres projets visant à améliorer la production des aliments de premières nécessités, n’ont pas été achevés en Algérie notamment, le maïs, dont le besoin interne s’élève, annuellement à 4,5 millions de tonnes (900 musd) et ce, malgré la consécration d’environ 18.000 ha a la production de 88.000 tonnes de cette matière.
Le gouvernement algérien a manqué de tenir ses engagements quant à la culture, en 2021, de 200.000 ha de l’arachide, 200.000 de soja et 100.000 ha de colza, en vue de réduire le cout de leurs importations qui s’élève a 983 musd.






