Le ministère de la Santé a mis en place une procédure spéciale de gestion sécurisée des déchets générés au niveau des unités d’isolement. Et ce, afin de réduire drastiquement leur risque infectieux tout au long de la filière.
La procédure spéciale de gestion sécurisée des déchets générés au niveau des unités d’isolement est encadrée par plusieurs dispositions réglementaires, à savoir la loi 28-00 relative à la gestion des déchets et à leur élimination et le décret n°2.09.139 du 25 joumada I 1430 (21 mai 2009) relatif à la gestion des déchets médicaux et pharmaceutiques et le décret 2-14-85 du 20 janvier 2015 relatif à la gestion des déchets dangereux.
Basée sur plusieurs étapes, cette procédure s’applique aux professionnels de la santé et aux agents chargés de la manutention, de la pré-collecte, du transport vers le site de traitement ainsi que du traitement et de l’élimination des déchets au niveau des installations de traitement.
Au niveau des unités d’isolement, les déchets assimilés aux déchets ménagers sont considérés comme des déchets à risque infectieux. Ainsi, tous les déchets ménagers et ceux à risque infectieux doivent être conditionnés dans le même container menu de son sac rouge : restes des nourritures, ustensiles en plastique, gobelet, champs d’examen, équipements de protection individuelle, à l’exception des lunettes, papier absorbant, sacs, bouteilles en plastique vides, mouchoirs …
L’évacuation doit se faire au moins une fois par jour, à une heure bien déterminée et régulière, et selon un circuit prédéfini par l’hôpital. Le collecteur habituel des déchets, une société sous-traitante ou une autre personne désignée par la Direction de l’hôpital doit revêtir un habillement convenable sécurisé et sécurisant avec veste, pantalon, charlotte, bavette, gants, lunettes, bottes et une sur-blouse jetable. La pré-collecte doit avoir lieu moyennant des chariots réservés exclusivement à cette action en respectant les instructions de la direction de l’hôpital concernant notamment la fréquence et le circuit de l’opération de pré-collecte.
Quant au stockage, il est précisé que les containers doivent être stockés dans un local dédié à cet effet répondant aux normes de sécurité et d’hygiène requises. Ainsi, le local de stockage doit être nettoyé et désinfecté après chaque opération de transport de déchets et ne pas servir pour le stockage des containers vides. Il doit aussi être obligatoirement verrouillé et non accessible aux personnes non autorisées.
Concernant le transport des déchets médicaux, le ministère de la Santé impose aux agents responsables de l’enlèvement de « procéder à la pulvérisation par un désinfectant sur l’ensemble des containers. Ensuite, les agents responsables de la collecte et du transport procèdent au chargement en sécurité dans le véhicule préalablement désinfecté afin de les transporter vers le site de traitement et d’élimination des déchets. Enfin, une fois les déchets à risque infectieux acheminés vers l’usine de traitement, il faut nettoyer et désinfecter immédiatement les containers vidés, nettoyer et désinfecter le véhicule de transport, traiter lesdits déchets dès leur réception; remplir et signer le bordereau de suivi et en faire retourner une copie à l’hôpital.
Dans le cas où il ne s’agit pas de cimenterie, les déchets traités doivent être amenés à la décharge publique après leur traitement. Bien entendu, des mesures d’hygiène et de sécurité renforcées sont prises au niveau du site de traitement de ces déchets. Il s’agit, entre autres, du port de tenues répondant aux règles d’hygiène, de l’interdiction de toute manipulation directe des déchets par le personnel et du nettoyage et de la désinfection adéquats des surfaces ainsi que des locaux du site de traitement.