Les personnes âgées ou déjà atteintes d’une autre maladie comme le diabète, l’asthme ou l’hypertension sont les plus vulnérables face à l’épidémie de nouveau coronavirus, qui fait par ailleurs davantage de victimes chez les hommes que les femmes.
Depuis son apparition en Chine en décembre, l’infection respiratoire Covid-19 a entraîné plus de 2.800 décès sur 83.000 personnes contaminées, dans au moins 53 pays. Dans la majorité des cas, elle entraîne des symptômes bénins ou modérés [NDLR : toux, fièvre, fatigue…], mais dans les cas les plus graves, les patients peuvent entrer en détresse respiratoire aiguë sévère ou être victimes d’une insuffisance rénale aiguë, voire d’une défaillance de plusieurs organes, pouvant entraîner un décès, rapporte AFP.
Son taux de mortalité moyen reste relativement faible – on ne connaît pas encore avec précision, mais il est évalué entre 1% et un peu plus de 3%. C’est nettement plus que la grippe saisonnière [NDLR : autour de 0,1%], mais moins que les précédentes épidémies liées à un coronavirus, bien plus virulentes : 34,5% pour le Mers (syndrome respiratoire du Moyen-Orient) et 9,6% pour le Sras (syndrome respiratoire aigu sévère), dont le virus est proche à 80% du nouveau coronavirus. L’analyse la plus complète à ce jour, publiée le 17 février par les autorités chinoises puis le 24 février dans la revue médicale américaine Jama, montre ainsi que le taux de mortalité augmente nettement avec l’âge.
Sur près de 45.000 cas confirmés, le taux moyen de mortalité est de 2,3%. Mais aucun décès n’est à déplorer parmi les enfants de moins de 10 ans. Jusqu’à 39 ans, le taux de mortalité reste très bas, à 0,2%, puis passe à 0,4% chez les quadragénaires, 1,3% chez les 50-59 ans, 3,6% chez les 60-69 ans et 8% chez les 70-79 ans. Les personnes âgées de plus de 80 ans sont les plus à risque avec un taux de mortalité de 14,8%. Hors de Chine, on trouve aussi de nombreuses personnes âgées parmi les victimes. En Italie, pays le plus touché en Europe, au moins six personnes parmi les 14 premiers décès étaient âgées de 80 ans ou plus.
Autre caractéristique notable du Covid-19, les hommes sont davantage menacés que les femmes par une issue fatale : alors qu’ils représentent 51,4% des cas confirmés dans cette étude, ils pèsent pour presque les deux-tiers des décès. Cela pourrait s’expliquer « au moins en partie » par la proportion plus élevée de fumeurs parmi les hommes. Des différences de comportement ou de réponse immunitaire sont aussi avancées comme hypothèses.
Les données statistiques chinoises donnent aussi des indications sur d’autres facteurs de risque possibles, notamment le fait d’être atteint d’une maladie chronique. Le taux de mortalité grimpe ainsi à 6,3% chez les patients atteints de maladie respiratoire. Il est même de 10,5% chez ceux qui présentent une maladie cardio-vasculaire et de 7,3% chez les personnes diabétiques. Les patients avec de l’hypertension ou un cancer présentent aussi un taux de mortalité plus élevé, alors qu’il tombe à 0,9% chez les personnes en bonne santé. Comme pour d’autres maladies infectieuses telles que la grippe, les personnes qui ne présentent pas de facteurs de risque ne doivent pas pour autant se sentir exemptées des mesures de précaution recommandées. Ces « mesures barrière » évitent en effet de transmettre le virus à des personnes plus fragiles, susceptibles elles de développer une forme sévère voire critique de la maladie.