Le chef du cabinet du ministre de la justice a démenti, dimanche 12 juillet, avoir reçu une lettre d’Amnesty International relative à son rapport sur des individus espionnés via le logiciel Pegasus de la firme israélienne NSO.
« Aujourd’hui, j’ai été surpris, par les affirmations de personnes prétextant que j’ai reçu, avec quatre autres fonctionnaires du ministère d’État chargé des Droits de l’homme et des Relations avec le Parlement, une lettre d’Amnesty International concernant leur rapport publié le 22 juin 2020, écrit Abdelouahed El Atir, chef du cabinet du ministre d’Etat chargé des droits de l’homme (et ex-ministre de la justice), Mustapha Ramid.
« Ces insinuations infondées proviennent de personnes censées défendre la vérité et les nobles valeurs des droits de l’homme comme nous y croyions tous, avec toute l’objectivité, la foi et la responsabilité, d’autant plus que cette question a fait l’objet d’une communication officielle publiée par le ministère d’État le 6 juillet 2020, dans laquelle nous avons nié avoir reçu une lettre d’Amnesty International avant la publication de son rapport, et que cette question a été abordée par le ministre d’État Mustapha Ramid à plusieurs reprises », continue El Atir.
Et d’affirmer : « Si l’on peut comprendre le différend des autorités publiques avec Amnesty International et c’est probable en cas de désaccord sur les données et les faits liés à la situation des droits de l’homme, il était inconcevable que certains prennent fait et cause en faveur d’Amnesty ».
Le chef du gouvernement Saad Dine El Othmani avait adressé une lettre à Amnesty International pour que l’organisation présente des «preuves matérielles» étayant son rapport selon lequel le Maroc aurait espionné le téléphone de centaines personnes a annoncé un communiqué officiel. A défaut, le royaume «prendra les mesures nécessaires pour défendre sa sécurité nationale» et «éclairer l’opinion publique» sur ces «allégations», a indiqué le déclaration relayée par l’agence de presse MAP.
Fin juin, les autorités marocaines ont convoqué le directeur local d’Amnesty international en lui demandant de fournir des preuves sur ces «accusations graves et tendancieuses», mais sans obtenir de réponse.
Faute de preuves, cela relève «d’une campagne de diffamation internationale injuste» dictée par «un agenda n’ayant aucun lien avec la défense des droits de l’Homme», affirme le communiqué, qui dénonce l’«acharnement systématique et continu» d’Amnesty «contre les intérêts du Maroc». En outre, le Maroc assure «ne pas disposer de la technologie de NSO», comme l’a affirmé un haut responsable gouvernemental à l’agence AFP.
La justice marocaine a annoncé la semaine dernière avoir ouvert une enquête sur Omar Radi, qu’elle suspecte de bénéficier de «financements de l’étranger» en lien avec des «services de renseignement». Selon le communiqué publié jeudi, le journaliste est «soumis à une enquête judiciaire pour atteinte présumée à la sécurité de l’Etat, en raison de ses liens avec un officier de liaison d’un pays étranger» qui a travaillé «sous couvert diplomatique depuis 1979 dans plusieurs régions de tensions» dans le monde.






