Ceux qui s’identifient comme détenus politiques au Maroc ne le sont pas, malgré les assertions de certains organes de défense des droits humains. Ce sont des individus sous le coup de plusieurs infractions énoncées relevant du droit commun.
Les individus tombant sous le coup d’un chef d’accusation à caractère politique n’existent pas au Maroc, rappelle le rapport annuel de la diplomatie américaine. S’agissant des prisonniers et détenus politiques : «la loi ne définit ni ne reconnaît le concept de prisonnier politique et le gouvernement ne considère aucun de ses prisonniers comme détenu politique et que toutes les personnes inculpées ou condamnées ont été poursuives en vertu des dispositions du code pénal» note le rapport.
Le document précise également que «l’institution du Médiateur a contribué à la résolution des problèmes civils, y compris les affaires impliquant des problèmes d’enregistrement d’ONG. Il a progressivement élargi le champ de ses activités et soumis les plaintes qui lui sont adressées à une enquête approfondie. Le médiateur retransmet au CNDH, pour résolution, des affaires spécifiquement liées à des allégations de violations des droits de l’homme par les autorités.» Il rappelle que le CNDH a continué «d’être un canal par lequel les citoyens ont exprimé leurs plaintes concernant les violations des droits de l’homme.»
Le rapport cite certains cas ayant été très politisés via une approche ultra-personnalisée, notamment le journaliste Omar Radi, placé en détention pour «réception de fonds étrangers dans le but de porter atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat», accusé par le parquet de «délits relatifs à l’attentat à la pudeur avec violence et viol», après une « plainte déposée par une femme», lequel fait également l’objet d’une deuxième enquête sur «des contacts avec des agents de pays étrangers pour nuire à la situation diplomatique du Maroc», selon des sources officielles.
Le rapport cite également le cas de Soulaiman Raissouni, en détention pour des faits présumés d’attentat à la pudeur avec violence et séquestration, ainsi que les terroristes séparatistes jugés coupables fin 2020 d’avoir tué avant dix ans onze hommes des forces marocaines dans le Sahara. Ce groupe de criminels avait été condamné par un tribunal militaire en 2013, avec des peines allant de vingt ans de prison à la perpétuité.