L’organisation terroriste « Daech » a donné son feu vert à une nouvelle initiative visant à déployer des dizaines de femmes à travers toute l’Europe et le monde musulman pour y perpétrer des attentats suicide, ce qui laisse augurer d’un tournant décisif dans sa politique qui consistait à réserver ce genre d’attaques uniquement aux hommes.
C’est ce que rapporte le quotidien britannique The Guardian, qui cite des experts dont le directeur du Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ), Abdelhak Khiame. Ce dernier avait déclaré, à la suite de l’arrestation le mois dernier de dix femmes toutes des adolescentes en possession de matériel pour fabriquer des explosifs, qu' »il semblerait qu’on leur a lavé le cerveau ». Et le patron du BCIJ, cité toujours par The Guardian, d’ajouter que « c’est la première fois qu’on constate une chose pareille », insistant qu’il s’agit d’une source de préoccupation et d' »un signal d’alarme ».
« Cela nous préoccupe énormément étant donné qu’il s’agit d’une évolution constante des tactiques de l’organisation », a indiqué pour sa part un haut fonctionnaire de la sécurité européenne après avoir appris le la mise en échec de plusieurs plans visant à recourir aux femmes pour commettre ce genre d’attentats. Parmi ces plans, l’arrestation en septembre dernier à Paris de quatre femmes âgées entre 19 et 39 ans, appartenant à une première cellule de Daech en France et composée exclusivement de femmes. « En principe, elles semblaient réduites à des taches domestiques, mais nous devons nous habituer à oublier cette idée », avait avisé le procureur français François Molins.
De son coté l’experte en religion et géopolitique Rachel Bryson, a indiqué que ce changement d’attitude (le recours aux femmes) laisse penser que Daech commence à céder aux pressions, à perdre du terrain et à recruter de moins en mois, ce qui explique le recours aux femmes sachant que la mort d’une femme suscite une réaction plus grande que celle d’un homme. « Du point de vue des relations publiques, il s’agit d’une perspective intéressante » pour Daech, a conclu cette experte citée par The Guardian.