Le nombre de contaminés continue de se situer entre 100 et 250 cas quotidiennement et inquiète certains. La recrudescence des cas traduit-elle réellement une situation qui empire au Maroc ?
Hier 16h, le Maroc avait effectué 3.056 tests au total. Au début le Maroc oscillait entre 200 et 300 tests quotidiens. Le pays a franchi la barre des 3.000 il y a une semaine. Depuis, le nombre de cas augmente par centaine quotidiennement. Cela n’est que normal, puisque plus de dépistages sont effectués, plus de cas seront recensés et plus vite la cartographie des cas positifs collera à la réalité de l’évolution de l’épidémie sur tout le territoire.
Le nombre de cas recensés est rarement représentatif de la situation épidémiologique du pays, s’il n’est pas relié au nombre de tests effectués. Par exemple, le 9 avril, nous recensions 71 cas de contamination pour moins de 412 tests. Le 22 avril, nous recensions 237 nouveaux cas sur 1.785 tests. Le 23 avril, nous recensions 122 contaminations sur 2.062 tests effectués.
Le rapport entre ces chiffres n’est pas proportionnel, mais plutôt logique, puisque moins on dépistera, plus on passera à côté de cas contaminés et donc, les chiffres resteront minimes. Le Maroc est dans une phase plateau à tendance ascendante depuis près d’une semaine. Et ce, depuis le 4 mai, où le Maroc a effectué 3.190 tests, sur lesquels il a recensé 150 cas positifs. Comme l’a répété Mohamed El Youbi, directeur de l’épidémiologie et de la lutte contre les maladies, à maintes reprises, il faut se garder de donner aux chiffres une interprétation qu’ils n’ont pas, et il faut les observer dans leur ensemble, et non comme des données isolées.
Ainsi, continuer de recenser des cas, aussi nombreux puissent-ils être, ne traduit forcément une situation qui empire au Maroc. Plus ces cas seront recensés à temps, plus vite ils pourront être pris en charge, et les dégâts seront ainsi limités.
Quant à déconfiner, cela dépend donc de trois conditions, comme l’a rappelé le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, à savoir : la stabilité de la situation épidémiologique, la baisse des nouveaux cas de contamination et l’inflexion de l’indicateur de propagation du virus (R0) sous la valeur de 1. Ce dernier est un facteur clé dans le contrôle de l’épidémie, puisqu’il détermine combien de personnes chaque patient infecté peut-il contaminer. Au Maroc, le R0 se situe actuellement entre 1,04 et 1,07. Lorsqu’il est inférieur ou égal à 1, cela signifie que l’épidémie peut s’éteindre d’elle-même et le pays pourra envisager la fin du confinement si l’on se base sur les déclarations du département de la Santé.