La Coalition féminine pour un code de la famille basée sur l’égalité et la dignité s’est félicitée, dans un communiqué consulté par Barlamane.com, du «renvoi (sic!)» royal de certaines des propositions de l’organe chargé de la révision du Code de la famille au Conseil suprême des oulémas. Elle y souligne «la nécessité d’une lecture éclairée conformément aux valeurs de la modération et de la diligence ouverte et constructive.»
Or, il s’agit, et le poids des mots est fondamental, d’une (saisine) royale du Conseil supérieur des oulémas au sujet de certaines propositions à caractère religieux, et non d’un «renvoi (sic!)» royal.
Début novembre 2023, la coordinatrice nationale de la coalition, Bouchra Abdou, a espéré que «la révision [du texte actuel] portera sur plusieurs articles du code de la famille», ajoutant que des propositions dans ce sens ont été formulées «sur la base des attentes exprimées par les femmes dans les centres d’écoute et les différents espaces multifonctionnels et des rapports des avocats actifs au sein de la coalition.»
Une révision fondée sur «les hautes orientations royales, la Constitution de 2011 et les principes des droits de l’Homme, et ce, en adéquation avec les conventions internationales ratifiées par le Maroc», a-t-on ajouté.
Méthodologie participative
La Coalition féminine a salué, par la même occasion, dans son communiqué, «la méthodologie participative qui a caractérisé les travaux de l’organe chargé de réviser le code de la famille», mettant en relief l’importance de faire émerger un texte qui soit en phase «avec la Constitution de 2011» et «l’absolue nécessité de la réponse du Conseil supérieur des oulémas (…) à la lumière des changements découlant du développement de la société marocaine.»
En conclusion, l’association indique que le Conseil suprême (sic!) des oulémas est «l’organe compétent pour émettre des fatwas afin de fermer la porte à toutes les enchères politiques qui sont enveloppées dans la religion, en particulier lorsqu’il s’agit des questions féminines.»
Pour rappel, un comité, formé fin septembre 2023 et composé du ministre de la justice et de responsables des institutions judiciaires et religieuses a mené de larges consultations durant plusieurs mois afin de préparer un projet de réforme soumis à l’attention du roi Mohammed VI. Le comité a reçu des propositions de plus d’un millier d’acteurs civils mais aussi de partis politiques et d’institutions officielles.