Le gouvernement hongrois, qui gère d’une main de fer l’afflux des réfugiés en majorité syriens qui veulent gagner l’Allemagne, veut s’inspirer du modèle des clôtures de 4 mètres de haut érigées au long de la frontière de Sebta et Melillia avec le Maroc.
Pour ce faire, l’ambassadrice hongroise à Madrid, Eniko Gyori, devait visiter, ce vendredi, le préside occupé de Sebta où elle compte s’ « enquérir de la réalité migratoire » lors d’une réunion prévue avec le délégué du gouvernement autonome.
Cette visite, décidée par le gouvernement du premier ministre ultraconservateur hongrois, Viktor Orban, a pour objet d’examiner tout moyen de « défendre les frontières » de son pays dont le comportement inhumain et bestial de ses forces de l’ordre face aux réfugiés syriens notamment, a suscité l’indignation de l’opinion publique internationale et de nombreux gouvernements occidentaux.
C’est la première fois qu’on entend parler de ce type de visite d’un diplomate d’un pays étranger accrédité en Espagne à Sebta.
Un communiqué de la délégation du gouvernement de Sebta, cité par la presse, souligne que le déplacement de l’ambassadrice hongroise a pour but de « connaitre les mesures prises par le gouvernement espagnol pour prendre en charge les immigrés qui réussissent à accéder au territoire national ».
Eniko Gyori avait comparé, mardi dernier, la clôture érigée par son gouvernement à la frontière avec la Serbie, avec celle entre l’Espagne et le Maroc à Sebta et Melillia.
L’Espagne a érigé ces clôtures non pas parce qu’elles lui plaisent, et il en est de même pour la Hongrie, a expliqué cette diplomate soulignant que personne n’avait imaginé, il y a à peine quelques mois, que nous allions ériger une clôture tout au long des 175 km de frontière avec la Serbie.
Selon elle, son gouvernement n’a pas d’autre choix face au flux de milliers de refugiés qui prennent d’assaut cette frontière.
Le premier ministre hongrois, Viktor Orban, « le dictateur » comme l’aime à l’appeler le président de la Commission Européenne, avait publié un article dans le journal allemand Frankfurter dans lequel il a loué la politique des frontières menée par le gouvernement espagnol. « Le fait que personne, mis à part la Hongrie et l’Espagne, ne veuille défendre les frontières de l’Europe est assez déprimant », a-t-il dit.
A noter que plusieurs organisations de défense des droits de l’homme ont, à plusieurs reprises, critiqué les clôtures tranchantes érigées à Sebta et Melillia qui ont déjà fait un mort de nombreux blessés parmi les subsahariens qui tentent de passer en dessus.