La direction du Trésor a décidé de mobiliser les ressources nationales (l’épargne publique) en encourageant les Marocains à souscrire aux emprunts d’Etat.
Les particuliers seront prochainement en mesure d’acheter directement des bons du Trésor. Contacté par Barlamane.com/fr, El Aziz Berrada, professeur universitaire, explique que l’emprunt national consiste à se servir de l’épargne des ménages, des institutionnels et des entreprises afin de l’injecter dans le circuit économique.
« Il est souvent lancé quand les finances de l’Etat sont déficitaires et que le pays a du mal à emprunter de l’extérieur (…) Il est plus bénéfique pour un État d’émettre des obligations auprès de ses citoyens pour qu’ils lui confient une partie de leurs épargnes », indique l’économiste.
S’agissant de l’intérêt de ce mécanisme de financement, M. Berrada relève qu’il réside dans « l’accès direct à l’épargne des particuliers » tout en « tirant profit de maturités assez longues », ce qui permettra de « financer le déficit budgétaire et enlever une épine du pied à la pression sur l’épargne institutionnelle ».
Et de préciser que le ministre de l’Economie et des Finances avait indiqué dans une déclaration à la presse que l’émission d’un emprunt national vise à « renforcer l’appartenance nationale et la solidarité patriote en donnant la possibilité aux citoyens de participer à l’effort de financement des grands chantiers initiés par le Monarque ». A ce titre, un amendement de la PLF 2021 avait prévu de « dégrever les produits financiers perçus par les individus sur les emprunts d’Etat en leur octroyant une carotte fiscale pour les inciter à souscrire aux emprunts d’Etat qui seront lancés à partir de cette année », fait observer El Aziz Berrada.
Le professeur universitaire rappelle que le Maroc avait précédemment eu recours à ce mécanisme de financement afin de « consolider sa politique des grands barrages et développer ses provinces du Sud ».
Le Maroc a lancé plusieurs opérations similaires à la suite du programme d’ajustement structurel (le PAS). Cet emprunt a été motivé par l’intérêt de la « réduction du surendettement extérieur du Maroc pour améliorer l’image du pays face à ses créanciers ». Les emprunts nationaux ont été, toutefois, par la suite délaissés au profit des levées directes du Trésor sur le marché des adjudications.