Lors d’un entretien à la presse nationale, lundi, le président algérien a dénoncé «les relais médiatiques d’un pays voisin qui tentent de déstabiliser son pays», allusion à Rabat, sans même évoquer la propagande antimarocaine acharnée menée par son régime depuis que les FAR ont «sécurisé définitivement le trafic civil et commercial sur la route de Guerguerat».
«Un de nos voisins essaie de nous déstabiliser par un déluge de fausses informations», a ainsi déclaré le président algérien, lundi 1er mars, lors d’un entretien télévisé avec des médias nationaux, faisant allusion à Rabat, mais sans l’évoquer nommément, alors que le Maroc a été un des grands thèmes d’une propagande algérienne acharnée depuis des mois. Le régime algérien contrôlait l’information afin promouvoir le discours des séparatistes. Pour autant, l’hostilité contre le Maroc demeure un angle mort, un point aveugle du président algérien, reflet probable d’un constat, du postulat implicite d’une obsession aggravée.
Ce fut un exercice ardu pour un président fragile, contesté et en quête de légitimité. «L’armée algérienne, un État dans l’État ?» une question qui fâche, mais le président tient à saluer «l’exemplarité» et «le professionnalisme» de l’institution militaire qui occupe une place singulièrement considérable – souvent qualifiée d’hégémonique – dans l’appareil d’État algérien. L’armée remplit sa «mission permanente [de] sauvegarde de l’indépendance nationale et [de] défense de la souveraineté» dit Tebboune, niant toute crise profonde avec les généraux. Mais la légitimité du pouvoir se trouve confisquée par une coalition de circonstance, dont la colonne vertébrale, derrière la présidence civile très contestée qu’il assume (mal), est assurée par l’armée.
L’opération de l’armée marocaine dans la zone tampon de Guerguerat pour rétablir le trafic routier coupé par des séparatistes s’est accompagnée de fausses images et d’intox des médias officiels algériens qui compliquent encore un peu plus la tâche à qui veut s’informer sur la situation au Sahara. Tandis que la majorité des médias algériens se sont d’ailleurs illustrés à de rares exceptions près par une ligne éditoriale hostile à l’égard du Maroc, Le royaume a mené des travaux de remblai dans la zone tampon de Guerguerat, dans l’extrême sud du Sahara, sur la seule route menant à la Mauritanie.
Quelques jours après d’importantes protestations à l’occasion du second anniversaire du Hirak, où les manifestants sont également descendus dans le centre-ville d’Alger et les localités avoisinantes, le président botte en touche. Le mouvement contestataire continue de réclamer le démantèlement du «système» en place depuis l’indépendance en 1962, tandis que Tebboune continue de promouvoir la ligne dialoguiste avec la rue qui gronde, alors que lui même n’y croit pas. Selon le CNLD, quelque 80 personnes sont actuellement détenues pour une raison en lien avec le Hirak ou les libertés politiques. Des poursuites fondées majoritairement sur des publications critiques envers les autorités sur les réseaux sociaux.






