Ancien spécialiste du Maghreb, polémiste acerbe, Ignacio Cembrero, devenu un paria depuis l’affaire de la vidéo d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) diffusée en septembre 2013 qui menaçait pour la première fois le Maroc et ses institutions, multiplie les attaques contre le Maroc établies à partir de sources douteuses.
Le polémiste Ignacio Cembreo, connu pour avoir relayé de la propagande djihadiste dans laquelle l’émir d’AQMI Abdelamalek Droukdal menaçait le Maroc, multiplie les articles bidonnés sur le royaume chérifien. Impunément. Au chômage depuis qu’il a perdu son poste de correspondant au Maghreb d’El Pais, Ignacio Cembrero disserte de temps en temps dans les colonnes d’ El Español de tous les sujets marocains de manière à y laisser sa trace. La reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur l’ensemble du territoire du Sahara a été un électrochoc pour les ennemis du Maroc. Ce vendredi, le polémiste Ignacio Cembrero a publié un article qui ne mérite aucune créance, sur de supposés « réserves » américaines, et qui cite des sources douteuses. Étrangement, il énumère trois « non » qui auraient émaillé les échanges entre Nasser Bourita et Antony Blinken récemment.
Niet pour le consulat à Dakhla, niet pour des pressions envers les partenaires des États-Unis pour, et enfin un niet pour prendre part au Sommet virtuel pour la démocratie. Vraiment ?
Évidemment, le faussaire Cembrero, maladroit ouvrier de mensonge, a livré un fond aussi absurde, aussi grotesque que la forme. La réalité réelle, historique qu’il eût fallu et qu’il faut encore tenir en évidence sans fournir à personne raison d’en douter, c’est que le rapprochement tripartite Rabat-Washington-Tel-Aviv est plus fort que jamais. Il faudrait donc ne pas s’attarder à qualifier la sans-pareille bassesse d’âme qui s’étale à chaque ligne de cet article écrit par un marocophobe notoire, connu pour ses écarts de plume et ses scélératesses journalistiques éructées au conditionnel.
Les États-Unis ont «lancé le processus» d’ouverture d’un consulat au Sahara, un grand chantier encore en discussion. Aucune position officielle américaine ou marocaine ne remet en cause. En attendant, un consulat virtuel, destiné à vitaliser les échanges bilatéraux, a aussi été créé. Une enveloppe de 3 milliards de dollars (2,4 milliards d’euros), a été débloquée par la Banque américaine de développement (DFC) pour le «soutien financier et technique de projets d’investissements privés» au Maroc et en Afrique subsaharienne. S’y ajoutent quelque 818 millions d’euros de la DFC pour l’entrepreneuriat féminin dans la région. Plusieurs investissements américains ont été annoncés au Sahara récemment.
Ensuite, faut-il des «pressions» aux «partenaires internationaux» quand le monarque avertit clairement que «le Maroc n’engagera, avec ceux qui affichent des positions floues ou ambivalentes, aucune démarche d’ordre économique ou commercial qui exclurait le Sahara marocain» ?
Le «Sommet pour la démocratie», promesse de campagne de Joe Biden dont la première version aura lieu en ligne les 9 et 10 décembre avant une rencontre en personne un an plus tard, n’invite qu’un seul pays arabe, l’Irak. D’autres pays influents dans le Proche-Orient comme l’Égypte, l’Arabie saoudite, la Jordanie, le Qatar ou les Emirats arabes unis sont absents. Même la Russie et de la Chine ne figurent pas parmi les quelque 110 pays et territoires invités !
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a apporté le 22 novembre un soutien appuyé au plan du Maroc, qu’il a jugé «sérieux» et «crédible», pour le Sahara. Une sortie franche alors d’autres pays peinent à dégoter un entretien avec le chef de la diplomatie américaine.
«Le secrétaire d’État a souligné que nous continuons de considérer le plan d’autonomie du Maroc comme sérieux, crédible et réaliste, porteur d’une approche qui peut potentiellement satisfaire les aspirations du peuple du Sahara», a déclaré son porte-parole Ned Price à l’issue d’une rencontre entre Antony Blinken et son homologue marocain Nasser Bourita à Washington. Les deux hommes ont «exprimé leur ferme soutien» au nouvel émissaire de l’ONU Staffan de Mistura, chargé d’un difficile processus de négociations, selon le communiqué américain.
Deux oui retentissants que Cembrero ne mentionne jamais, qui, pour rappel, a justifié l’accueil de Brahim Ghali à Saragosse par le fait que «l’Espagne a un très bon système de santé et une longue tradition d’accueil» !
La rencontre Bourita-Blinken est intervenue deux jours avant la première visite à Rabat du ministre israélien de la Défense Benny Gantz. Antony Blinken et Nasser Bourita ont ainsi mis en relief «l’approfondissement des relations entre le Maroc et Israël», à l’approche du premier anniversaire de leur rapprochement, le 22 décembre. La visite de M. Gantz a été couronnée par la signature, mercredi 24 novembre à Rabat, d’un accord sécuritaire – officiellement nommé «mémorandum d’entente en matière de défense» – entre le Maroc et Israël aux lourdes portées géopolitiques régionales. Pour l’Algérie et même pour l’Espagne, la visite inédite, dans la capitale du royaume chérifien, du ministre israélien de la défense, Benny Gantz, qui a paraphé le document avec son homologue marocain, Abdellatif Loudyi, risque de changer la donne durablement.
«Nous avons travaillé avec les Nations unies pour trouver une solution pacifique à ce conflit gelé et, le mois dernier, le président Trump a reconnu l’inévitable et formulé l’évidence : cette région est marocaine et le Maroc a la seule solution fiable et durable pour résoudre le destin de ce territoire», a souligné l’ancien ambassadeur américain lors de sa visite à Dakhla. Une position que beaucoup d’officiels américains partage.
L’article de Cembrero, qui calomnie délibérément l’action diplomatique marocaine, renseigne sur les méthodes d’un polémiste impuissant contre ses susceptibilités injustifiées à l’égard du Maroc et sur des procédés dont la répétition singulièrement inquiétante interroge. Ignacio Cembrero a commencé sa descente aux enfers depuis sa mutation dans le service du supplément dominical et son remplacement au poste de correspondant au Maghreb par le chef du service politique, en 2014 «Je leur ai demandé d’attendre que la plainte soit archivée, mais la direction m’a donné trois jours pour changer de poste, en me disant que ma mutation était urgente», a raconté Ignacio Cembrero au Monde. Depuis, de l’acrimonie antimarocaine qui ne se légitime que par l’opportunité et non par une règle certaine de morale.