Quelque 55 000 jeunes instituteurs et professeurs, recrutés dès 2016 sur la base de contrats à durée déterminée, reprennent leurs actions revendicatives pour réclamer le statut de fonctionnaire et la suspension des poursuites judiciaires contre nombre de leurs collègues.
Plus de 55 000 jeunes contractuels marocains entameront des grèves en marge de la rentrée scolaire, le 2 septembre, afin de protester contre la précarité de leur statut et leurs conditions de travail, mais également de réclamer la suspension des procès contre nombre de leurs collègues qui se tiendront les 16 et 23 septembre.
Les enseignants réclamaient l’embauche de leurs collègues contractuels non encore intégrés dans la fonction publique, le paiement d’arriérés de salaires et des primes au titre des années 2016, 2017 et 2021, ainsi que de meilleures conditions de travail.
Plusieurs nouvelles manifestations de grande ampleur, où les grévistes porteront des brassards noirs. Habituellement, le cortèges des manifestants sont mobilisés à l’initiative des groupes locaux, des syndicats et des organisations de la société civile, et se dirigent devant le ministère de l’éducation mais aussi vers la place devant le Parlement.
Ces milliers d’enseignants marocains dits «contractuels» réclament toujours le statut de fonctionnaire au sein du ministère de l’éducation et protestent contre les ponctions qui ont touché les traitements de certains de leurs collègues. «Non au démantèlement de l’école publique», «l’intégration ou rien» et «non à la contractualisation» seraient notamment les mots d’ordre prévus.
L’arrestation de certains enseignants qui ont décidé de réinvestir la rue a été le point culminent dans le bras de fer mené avec l’éducation nationale. Accusés d’infractions aux mesures de l’état d’urgence, de rassemblement non autorisé et d’outrage aux institutions, ils seront bientôt jugés.
Les enseignants programment aussi des actions publiques en deux phases, les 15 et 16 septembre et du 23 au 25 septembre dans l’ensemble du royaume. Certains disent protester contre les contrats en vertu desquels ils ont été recrutés, et réclament des primes complètes et des retraites au même niveau que les autres fonctionnaires.
Sur les 240 000 enseignants que compte le pays, 55 000 ont été embauchés depuis 2016 en vertu d’une nouvelle forme de contrats. En 2019, quelque 300 000 élèves ont pâti des absences des enseignants, selon un bilan officiel.