Quelques jours après la déclaration du président du parti algérien « Rassemblement pour la culture et la démocratie » (RCD), Mohcine Belabbas, appelant à la réouverture des frontières terrestres avec le Maroc, déclaration qui a suscité tout un débat avec une partie de l’opposition qui s’est dite en faveur, le pouvoir algérien semble enfin sortir de son silence.
Il a, pour ce faire, choisi mardi El Moudjahid, principal journal gouvernemental, pour s’exprimer: « Si nous tenons, depuis longtemps, à la construction d’un ensemble maghrébin viable et fraternel, les relations avec notre voisin ne peuvent pas obéir à des sautes d’humeur, fussent elles celles d’un monarque », estime en premier l’éditorial. « Or, avec le Maroc, c’est ce qui s’est passé au mois d’août 1994, alors que nous affrontions le terrorisme le plus barbare de la planète, le roi Hassan II, qui a voulu marchander notre position sur la question sahraouie en échange d’un terroriste qui a trouvé refuge chez lui, nous accuse, sans la moindre preuve, d’être à l’origine de l’attentat terroriste commis par des Franco-Marocains ayant ciblé un hôtel à Marrakech », poursuit-il.
Selon cet organe du pouvoir, « cet incident servira même de prétexte pour maltraiter et expulser touristes et résidents algériens, et instaurer unilatéralement un visa d’entrée ». Il explique que c’est donc « en réaction à cette humiliation que la décision de fermer la frontière terrestre a été prise ».
L’éditorial indique enfin que la réouverture de la frontière terrestre « ne sera jamais à l’ordre du jour » tant que « le Makhzen ne répare pas cette injustice envers les nombreux ressortissants algériens qui ont été spoliés de leurs biens et expropriés de leurs terres », tant qu’ « il ne présente pas ses excuses aux Algériens touchés dans leur dignité », et tant qu’ « il ne cesse pas sa guerre des stupéfiants ». « C’est la position officielle, et c’est la position du peuple algérien », précise le journal, cité par TSA.