Confinement oblige, les ruelles de la médina de Rabat offrent un spectacle inhabituel : des rues désertes. En temps normal, les passants ont à peine où mettre les pieds.
A l’entrée du souk de la médina, un contrôle strict passe tout le monde au peigne fin. Seuls les habitants de la médina ou des personnes souhaitant faire une course d’approvisionnement sont autorisées à accéder au Souk. Le reste se confronte à un « non » rédhibitoire. Les éléments de la police judiciaire et les forces auxiliaires ne laissent rien échapper.
Il est 14h. Au souk de la médina de Rabat, ceci est une heure de pointe en temps normal. Fini les cris des marchands ambulants, l’ambiance sonore confectionnée de klaxons et de conversations perdues, et l’ambiance olfactive faite d’épices, de parfums et d’encens, qui règnent d’habitude. Aujourd’hui, c’est confinez-vous, il n’y a rien à voir, ni à entendre… ni a sentir ! Jamais la médina de Rabat n’aura semblé aussi calme et déserte.

Les magasins non-essentiels sont fermés conformément aux ordres des autorités, et le seul indice de l’ambiance ramadanesque qui se prépare est les marchands de dattes et de fruits secs. A l’intérieur de leurs échoppes, des marchands oisifs guettent la venue des clients sporadiques. « Cette année, on dirait que les gens ne sont pas enthousiastes aux préparatifs du Ramadan », nous confie l’un d’eux, souhaitant rester anonyme. Et pour cause, le mois sacré de cette année se déroulera sous le thème du confinement et du coronavirus, une ambiance insupportable pour certains habitants. Une dame relativise : « je ne recevrai pas mes enfants ni mes petits-enfants cette année, cela me fait de la peine. Mais plus nous nous conformons à ce confinement, le plus tôt il sera fini et nous pourrons nous retrouver à nouveau ».



Les rares passants qui se trouvent dehors portent un panier de courses, un plateau de pain, ou une cigarette fumée à la sauvette. Et les rues de la médina n’ont jamais paru aussi spacieuses.






