Le marché du quartier El Akkari à Rabat est l’un des plus endroits les plus fréquentés de la ville pour l’approvisionnement des ménages. Depuis la mise en place du confinement obligatoire et la déclaration de l’état d’urgence sanitaire, celui-ci fonctionne au ralenti, dans un spectacle parfaitement inhabituel.
Le marché d’El Akkari demeure bien approvisionné en divers produits de consommation, malgré une baisse de la fréquentation. Depuis que l’état d’urgence sanitaire a été instauré, les citoyens n’ont le droit de quitter leur quartier que pour aller au travail ou chez le médecin, et doivent s’approvisionner dans le périmètre de leur résidence. Ainsi, le marché d’El Akkari a perdu plusieurs de ses clients, notamment ceux du quartier Agdal, ou de Hay Riad, explique un poissonnier du marché. La demande a nettement baissé de ce fait, mais rien ne manque en termes de marchandises. Tous types de viandes, légumes, fruits locaux ou exotiques, et produits de boulangerie et d’hygiène sont disponibles, et les prix sont stables, selon un constat général.
A l’entrée du marché comme à l’intérieur, les autorités sont partout. Les moqaddems arpentent les allées du souk et rappellent les consignes de sécurité à tout bout de champ. « Ne sortez qu’en cas d’obligation », « gardez la distance de sécurité », ou encore « portez vos masques », tant de petits rappels, bien utiles, sont scandés dans le haut-parleur. Les forces auxiliaires barricadent également toutes les entrées du marché, vérifient les attestations de déplacement dérogatoire, rappellent aux personnes qui l’omettent, délibérément ou par inadvertance, le port du masque. Les autorités veillent également à empêcher la formation de rassemblements, notamment auprès des commerçants tentés de s’adonner à des causeries d’habitude. Lorsqu’il le faut, ils vident le souk, ou empêchent de nouveaux clients d’y accéder momentanément.
Le constat est général, auprès de la majorité des commerçants, diverses précautions hygiéniques ont été adoptées. Nettoyage récurrent de toutes les surfaces, désinfectant, et pour les plus appliqués, désinfection des pièces de monnaie, les commerçants cherchent à se prémunir, certes, mais aussi à rassurer leur clientèle.
Malgré un conformisme général des marchands, ce fonctionnement inhabituel commence à peser. Le mois de Ramadan, habituellement une période prospère pour les commerçants, sera probablement marqué par la stagnation cette année pour le marché d’El Akkari. Ses marchands désormais contraints de fermer boutique à 16 heures, s’en désolent, mais continuent de coopérer avec les autorités, espérant un retour à la normale au plus vite.