Des dizaines de milliers d’Algériens ont investi les rues en ce 108e vendredi du Hirak en Algérie, enracinant la mobilisation du mouvement populaire qui a repris ses marches fin février.
Ces manifestations se sont déroulées dans plusieurs wilayas d’Algérie, notamment à Alger, Béjaïa, Tizi Ouzou, Annaba, Tébessa, Djelfa, Oum El Bouaghi, Tiaret, Constantine, Boumerdès, Laghouat, Jijel, Batna, Khenchela, Sétif, Skikda, Guelma, El Oued, Mostaganem, Mascara, M’sila, Laghouat, Oran, Bouira, Bordj Bou Arreridj Et Oum El Bouaghi.
Les manifestants ont entonné des slogans hostiles aux élections après la convocation du corps électoral ainsi que la programmation des élections législatives au 12 juin prochain. La foule a également scandé les slogans habituels du Hirak, comme le changement radical du régime politique, une justice indépendante, un État civil et non militaire, une Algérie indépendante, libre et démocratique.
Malgré l’interdiction des rassemblements par la police, plusieurs cortèges se sont formés dans les quartiers populaires. A Alger, les marches sont parties de tous les périmètres où elles ont lieu habituellement [NDLR : Audin, Dicdouche Mourad, place 1er mai, Bab El Oued], avant de converger vers le centre d’Alger, où une marée humaine de manifestants, brandissant des pancartes et des drapeaux, ont battu le pavé et scandé des slogans visant particulièrement l’institution militaire.
Depuis le début des marches imposantes du Hirak, le réseau internet a connu de fortes perturbations, notamment des coupures intempestives afin d’empêcher la diffusion des vidéos et lives en l’objet sur les réseaux sociaux et ce, au moment où plusieurs journalistes, dont deux reporters de Radio M et un correspondant de France 24, ont été agressés au niveau du périmètre d’Alger-centre, par un groupe d’individus se revendiquant du Hirak.
A Oran, les forces de l’ordre ont fait usage de bombes lacrymogènes et réprimé brutalement les protestataires au niveau de la place du 1er novembre dans une tentative de les disperser. A Tizi-Ouzou, les autorités ont procédé, selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), à l’arrestation de trois militants, issus de Bouira, en l’occurrence Kaci Saidani, Hmimi Belkacemi et son père, qui ont fait le déplacement pour participer à la marche de Tizi-Ouzou.
A Tiaret, les autorités ont interpellé Fethi Gherras [NDLR : chef du parti d’opposition mouvement démocratique et social], ainsi que l’ancienne détenue du hirak, Dalila Touat.
Des arrestations parmi les manifestants ont également été signalées dans les wilayas de Mascara, Oran, El Oued, Djelfa, Mostaganem, Laghouat et Khenchela.















