L’année 2019 a été riche en événements qui ont marqué l’actualité nationale. En effet, le Pape François a effectué une courte visite au Maroc en mars dernier. Une visite qui a été centrée sur le dialogue avec l’islam et la problématique des migrations. Le Souverain a célébré ses 20 ans de règne. En 20 ans, le Monarque a permis au Maroc de s’ouvrir sur le monde, en libéralisant le pays, en partant à la conquête d’investisseurs étrangers et en stimulant l’industrialisation. Cette année a également été marquée par une nouvelle architecture gouvernementale et l’adoption de l’article 9 de la Loi de Finances qui a suscité l’ire des citoyens.
Voici la sélection de Barlamane.com/fr des événements qui ont marqué la scène nationale en 2019 :
Pape François au Maroc, une visite à forte connotation spirituelle
La visite du Pape François au Maroc, terre de paix, de tolérance et du vivre-ensemble a été parmi les événements qui ont marqué 2019. Cette visite est, selon le Vatican, « placée sous le signe du développement du dialogue interreligieux, de la compréhension mutuelle entre les fidèles des deux religions et la promotion des valeurs de paix et de tolérance ».
Le Pape François est arrivé le 30 mars à Rabat, où il a passé deux jours. Le Saint-Siège et le Royaume du Maroc, deux différentes représentations religieuses, se sont réunis pour promouvoir le chantier religieux ainsi que le dialogue interreligieux afin d’éradiquer l’intolérance et les courants extrémistes. Il s’agit d’un rassemblement historique des religions basé sur les valeurs humanitaires fondées sur la justice, la paix.
Durant cette visite, le Roi Mohammed VI s’est félicité “des relations privilégiées, d’amitié solide et d’estime mutuelle unissant le Royaume du Maroc et la Cité du Vatican”.
Par ailleurs, le Souverain a également souligné que la visite du Pape dans le Royaume du Maroc établira un échange de vues sur des questions d’intérêt commun et permettront d’améliorer les efforts visant la consolidation la communication spirituelle optimiste, le pluralisme, et l’interculturel productif.
Le Monarque a célébré ses 20 ans de règne
En 20 ans de règne, le Souverain a modernisé le pays et s’est attaqué aux grands défis sociaux. Sans aucun doute, depuis le couronnement du Roi Mohammed VI, le Maroc a réalisé de grands exploits politiques, économiques et sociaux.
D’ailleurs, le discours du Monarque, prononcé le 30 juillet 2019, se distingue par l’appel à la mise en place d’une nouvelle trajectoire politique, économique et sociale devant mettre le Royaume sur la liste des pays émergents.
Parmi les réalisations du Roi : une révision constitutionnelle fondée sur la séparation des pouvoirs, des idéologies libérales et une démocratie participative, ainsi qu’une vision économique caractérisée par une politique axée sur les investissements dans les infrastructures et le renforcement du tissu productif marocain.
En outre, plusieurs mesures impulsées par le Roi ont permis de bâtir un important réseau logistique, énergétique et de transports inédits en Afrique, avec des milliers de kilomètres d’autoroutes, une succession d’ouvertures aériennes, l’établissement du champ maritime, l’ouverture du plus grand port d’Afrique, ainsi que le premier train à grande vitesse du continent.
Par ailleurs, les progressions diplomatiques et géopolitiques ont permis au Maroc de devenir un pays incontournable dans les relations internationales notamment s’agissant des relations Occident-Orient, Nord-Sud ainsi que Sud-Sud.
Rappelons dans ce cadre le retour du Maroc à l’Union africaine qui est un fait historique tant sur le plan géopolitique qu’en matière des actions entamées au niveau de l’émergence économique… Grâce à la vision royale, le Maroc est devenu un acteur politique; économique et social de taille tant sur le plan régional continental africain que sur le plan international.
Remaniement ministériel : vers un gouvernement réduit à 23 portefeuilles
Le 9 octobre, le Maroc s’est doté du gouvernement le plus resserré de son histoire. Le souverain a annoncé ce remaniement en juillet dans son discours marquant ses 20 ans de règne en promettant une « étape nouvelle » pour réduire les « disparités criantes » du pays. Le Monarque avait souhaité du « sang neuf » et « de nouvelles compétences » pour réduire les inégalités sociales et territoriales. Six nouveaux visages ont fait leur entrée dans ce cabinet qui compte quatre femmes.
Plusieurs spécialistes en la matière estiment que la formation du nouveau gouvernement El Othmani II est plus qu’un remaniement du gouvernement. Il s’agit d’une restructuration en profondeur et une nouvelle architecture rationalisée et moderne puisqu’on assiste à la disparition complète de certains départements ministériels, qui existaient depuis des lustres, tels le ministère de la Communication et de l’Information ou encore le ministère des Affaires générales et au resserrement d’autres, dans une logique d’efficacité et de cohérence.
L’article 9 de la Loi de Finances 2020 a ravivé le débat constitutionnel
Le fameux article 9 du PLF 2020 a été finalement adopté par le Parlement après un débat constitutionnel intense. En effet, ses dispositions ont été approuvées par les deux Chambres. Par conséquent, son texte a été publié au Bulletin officiel datant du 14 décembre.
Cette année, les discussions au sein du Parlement au sujet du budget 2020 ont été très houleuses notamment autour de l’article 9 qui stipule le principe de l’insaisissabilité des biens de l’Etat. En effet, après de longues convergences et divergences qui ont mis à mal la solidité et la majorité gouvernementale, le pouvoir législatif a approuvé l’article 9 de la Loi de Finances pour l’année budgétaire 2020.
Selon l’article 9 de la LF 2020, les créanciers porteurs de jugements définitifs exécutoires à l’encontre de l’Etat ou des collectivités territoriales et de leurs groupements ne peuvent se pourvoir en paiement que devant les services ordonnateurs de l’administration publique ou des collectivités territoriales concernées.
Lorsqu’une décision de justice définitive et exécutoire oblige l’Etat ou une collectivité territoriale ou un groupement au paiement d’une somme déterminée, cette somme doit être ordonnancée dans un délai maximum de quatre-vingt-dix jours à compter de la date de l’ordre d’exécution de ladite décision judiciaire dans la limite des crédits ouverts au budget à cet effet, conformément aux principes et règles de comptabilité publique. A défaut d’exécution par l’ordonnateur de la décision précitée et dès l’expiration du délai cité ci-dessus, le comptable public procède au paiement spontané dans les délais prévus par la réglementation en vigueur.
Si la dépense est imputée sur des crédits qui se révèlent insuffisants, l’exécution des jugements est effectuée par voie d’ordonnancement de la somme concernée, à hauteur des crédits budgétaires disponibles, à charge pour l’ordonnateur de prendre impérativement les dispositions pour mettre en place les crédits nécessaires au paiement de la somme restant due sur les budgets des années suivantes dans un délai maximum de quatre années, conformément aux conditions susvisées et sans que les biens et les fonds de l’Etat ou des collectivités territoriales et de leurs groupements ne puissent faire l’objet de saisie à cette fin.