Les pensions de retraite servies par la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) devaient être revalorisées de 5%, à compter du premier janvier 2020. Toutefois, le décret d’application de cette mesure, actée par le Conseil d’administration de la CNSS, n’a toujours pas été publié au Bulletin officiel.
Les pensionnés de la CNSS ont été surpris de constater que leur retraite n’a pas été revalorisée comme annoncé au terme du Conseil d’administration de cette Caisse de retraite qui date du 17 juillet 2019.
Selon l’économiste, le ministre de l’Emploi a transmis au département des Finances des projets de décrets sur la hausse des pensions, l’augmentation du taux de remboursement de l’AMO à 80% au lieu de 70% et la révision de la tarification nationale de référence. Toutefois, les textes d’application se font toujours attendre.
D’après des centrales syndicales, c’est le ministère des Finances qui a tout bloqué puisqu’il n’a pas encore paraphé ces décisions qui nécessitent absolument des décrets d’application et des arrêtés. « Après les annonces de la revalorisation des pensions de retraite de 5% et l’augmentation des taux de remboursement AMO, des attentes ont été créées chez les salariés et leurs familles. Le ministère des Finances a tout bloqué », accuse El Miloudi El Mokharek, secrétaire général de l’UMT (Union marocaine du travail) qui s’interroge d’ailleurs sur « l’ambiguïté » qui entoure la tutelle de ce département ministériel sur la CNSS. Dans ce contexte, l’UMT compte saisir le chef du gouvernement ainsi que son groupe à la deuxième chambre du Parlement pour que les textes d’application soient publiés prochainement.
Par ailleurs, l’UMT menace aussi de geler sa participation au Conseil d’administration de la CNSS. Du côté de la CDT (Confédération démocratique du travail), Abdelkader Zaer évoque des calculs politiques pour justifier le retard des textes d’application. D’après lui, l’Exécutif compte « retarder l’application des mesures décidées pour mieux coller aux échéances électorales ».
S’agissant de la CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc), une source de cette confédération patronale fait savoir que les retards dans la mise en application des décisions promises décrédibilisent le Conseil d’administration de la CNSS. « Nous ne recevons rien de l’Etat. Ce sont les cotisations des salariés et des employeurs. Nous n’avons pas besoin de gendarme sur un système tripartite qui fonctionne. Le ministère des Finances bloque même les recrutements pour préparer la CNSS à l’adhésion des travailleurs indépendants », souligne la même source.
Pour rappel, le Conseil d’administration de la CNSS a acté plusieurs mesures l’année dernière, pour une entrée en vigueur au premier janvier 2020, telles que la hausse du remboursement des dispositifs médicaux à 100% ainsi que des soins ambulatoires et de l’hospitalisation à 80% contre 70% actuellement, l’augmentation du taux de remboursement des médicaments génériques à 90% et l’augmentation du plafond des prothèses qui devait être porté à 3.000 dirhams par an au lieu de 3.000 dirhams tous les 2 ans.