S’il y a un fait marquant à la lecture du communiqué du cabinet royal annonçant la décision du roi Mohammed VI de décharger Abdelilah Benkirane de former un gouvernement, c’est bien le respect par le souverain,une nouvelle fois, des dispositions de la Constitution en décidant de désigner une autre personnalité du même parti de Benkirane pour s’atteler à cette tâche.
Pour rappel, le roi Mohammed VI en tant que garant de la Constitution, et des intérêts suprêmes de la nation, avait, 48 heures après l’annonce des résultats du scrutin législatif 7 octobre dernier, veillé à respecter la volonté des électeurs en désignant Abdelilah Benkirane chef de gouvernement. Le souverain avait donc rempli et avec beaucoup de soin la part qui lui incombait en chargeant Benkirane de former un gouvernement, sans aucune intervention de sa part dans le processus vu que ce dernier (Benkirane) a pu agir en toute liberté et sans aucune entrave. Mais force est de constater qu’après plusieurs relances pour accélérer la formation dudit gouvernement qui n’arrivait toujours pas à voir le jour après plus de 5 mois d’attente, il était du devoir du chef de l’Etat d’intervenir pour sortir le pays de l’immobilisme, d’où son annonce de désigner une autre personnalité du PJD pour remplacer Abdelilah Benkirane. Le problème avec ce dernier, c‘est qu’il a cru pendant toute cette période en salle d’attente, qu’il disposait d’une sorte de majorité absolue, ne tenant compte ni des contingences ni des avis, préférant faire cavalier seul avec les conséquences que l’on connait.
Attribuer le blocage actuel à l’entrée ou non de I’Usfp, c’est noyer le poisson dans l’eau car le problème réside bien chez Abdelilah Benkirane qui s’est distingué pendant plus de 5 mois par ses valses hésitations et ses crispations diverses et variées, et également par une logique d’ego qui à été souvent placée avant l’intérêt de la nation.
-Intaha l’kalam
En mettant fin à ce feuilleton de blocage, le roi Mohammed VI vient ainsi de sauver une expérience démocratique qui était au bord de l’arrêt, grâce à ce nouveau souffle à même de réanimer le processus démocratique et le remettre sur les rails. Il fait sienne, et à sa manière, la fameuse expression de Benkirane « intaha l’kalam » que ce dernier avait utilisé face à certains autres partis auxquels il avait fermé la porte au nez.
Ainsi, en vertu des prérogatives constitutionnelles dont il jouit, le roi Mohammed VI a préféré opter pour cette décision, celle de décharger Benkirane de la formation d’un gouvernement, alors qu’il disposait d’autres options que lui confèrent la lettre et l’esprit de la Constitution, d’où sa volonté sincère et son souci permanent de consolider le choix démocratique et de préserver les acquis réalisés par notre pays dans ce domaine, comme le souligne le communiqué du cabinet royal.
Le chef de l’Etat a tenu d’ailleurs à saluer le haut sens de responsabilité et de patriotisme sincère dont a fait preuve M. Abdelilah Benkirane, « tout au long de la période pendant laquelle il a assumé la présidence du gouvernement, en toute efficacité, compétence et abnégation’’.






